Octobre - Novembre - Décembre 2007

 

Introduction

LE FEU DE L'ÉPREUVE

Par Gavin Anthony

 

1. La présence du Berger
6 Octobre 07
2. Épreuves à venir
13 Octobre 07
3. Apprendre dans l'épreuve
20 Octobre 07
4. Contempler le visage de l'orfèvre
27 Octobre 07
5. Le feu de l'épreuve
3 Novembre 07
6. Un combat mené avec sa force
10 Novembre 07

7.

Une espérance indestructible
17 Novembre 07
8. Voir l'invisible
24 Novembre 07
9. Une vie de louange
1er Décembre 07

10.

"Humbles" et "doux" dans l'épreuve
8 Décembre 07
11. La patience dans l'épreuve
15 Décembre 07
12. Mourir comme le grain
22 Décembre 07
13. Le Christ dans l'épreuve
29 Décembre 07

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Le Créateur crucifié

" Tout fut par lui et sans lui rien ne fut. " Jn 1.3, BJ)

"Tout" a été créé par lui, Jésus, et pourtant, d'après les Ecritures, "Jésus pleura" Jn 11.35, BJ). Le Créateur pleurait? De plus, Jésus a été "méprisé et abandonné des hommes, homme de douleur et habitué à la souffrance" (Es 53.3). Le Créateur était un "homme de douleur", méprisé et rejeté? Un jour, il a crié: "Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m'as-tu abandonné!" (Mt 27.46)

Mais pourquoi donc ? Parce que Jésus, notre Créateur, était aussi notre Rédempteur et c'est pourquoi il a été crucifié, lui, le Créateur, qui s'est fait homme et qui, sous cette forme, a connu une vie de privations et de labeur qui s'est terminée par une crucifixion sur une croix romaine.

C'est ainsi que le Créateur, celui en qui "nous avons la vie, le mouvement et l'être" (Ac 17.28, Segond révisée à la Colombe) a souffert dans son humanité comme nul homme ne l'a fait. Notre expérience se limite à nos propres souffrances et à nos propres chagrins, tandis qu'à la croix, "ce sont nos souffrances qu'il a portées, c'est de nos douleurs qu'il s'est chargé" (Es 53.4, Segond révisée à la Colombe), toutes nos souffrances et toutes nos douleurs! C'est l'acte le plus incroyable de toute l'histoire de l'univers.

C'est en tenant compte de ce Dieu crucifié, dont la présence voilée au-dessus de nous fait penser à l'immensité désertique du ciel, que nous chercherons à mieux comprendre l'incompréhensible au cours des mois qui viennent : notre propre souffrance, celle du chrétien, de celui qui a donné sa vie au Christ. Nous ne prétendons pas posséder toutes les réponses, ni même beaucoup de réponses : nous affirmons seulement que "Dieu est amour" (1 Jn 4.8) et que même si la souffrance existe, il faut avoir confiance en Dieu malgré tout et même grandir en grâce à son contact, si douloureux que cela soit.

Ce trimestre, en étudiant la Parole de Dieu, nous verrons comment des êtres de chair et de sang, bien que rayonnants de foi, ont néanmoins affronté le désespoir, la trahison, les déceptions, les pertes, l'injustice et la maltraitance Comment ont-ils fait? Qu'ont-ils appris? Qu'enseigne leur exemple?

En portant le regard sur ces gens, leurs expériences, leurs luttes et leurs épreuves de foi (qui ressemblent beaucoup aux nôtres), n'oublions pas que derrière eux se dresse la croix. Rappelons-nous que Jésus-Christ, notre Créateur et Rédempteur, quelles que soient nos difficultés, a connu pire.

Notre Dieu est un Dieu souffrant. Même Albert Camus, qui n'était guère chrétien, a compris certaines des implications de la croix et des souffrances subies par Dieu : "La nuit au Golgotha est d'une importance capitale pour l'histoire humaine en ce sens que dans son ombre, la divinité abandonna ses privilèges traditionnels, buvant jusqu'a la dernière goutte, avec le désespoir, l'agonie de la mort." - Albert CAMUS, The Rebel, New York, Vintage International, 1991, p. 33. Ou, comme Ellen White l'a exprimé : "La croix révèle à nos sens émoussés la blessure faite à Dieu par le péché des le début." - Ellen WHITE, Education, " l'œuvre de la vie", p. 296.

Nos leçons n'ont rien d'une théodicée - ou justification de Dieu face au mal. Elles essayent plutôt, comme nous l'avons dit, de nous aider à traverser les souffrances inévitables que nous devons tous affronter ici-bas, dans un monde ou il est aussi facile de pécher que de respirer. Nous cherchons à montrer que la douleur, la souffrance et la perte ne signifient pas que Dieu nous a abandonnés, mais que, même nous, les croyants, partageons le sort commun à une race déchue. La différence tient à ce que, par Jésus et l'espérance qu'il nous offre, il est possible de trouver un sens et un but à ce qui semble absurde et sans finalité et que, d'une manière au d'une autre, même si nous ne savons comment, nous pouvons avoir confiance en cette promesse : "Tout coopère pour le bien de ceux qui aiment Dieu" (Rm 8.28) - ce Dieu qui a créé toutes choses et qui a souffert en tout (et c'est pourquoi nous l'aimons).

Gavin Anthony, le principal rédacteur de ce questionnaire, a grandi au Sri Lanka dans une famille de missionnaires. Il a travaillé comme pasteur en Angleterre. Il était président de la Fédération de l'Islande au moment où il a rédigé ces leçons.