" Quant à moi, certes non ! Je ne me glorifierai
de rien d'autre que de la croix de notre Seigneur Jésus-Christ,
par qui le monde est crucifié pour moi, comme je le suis pour
le monde ! " (Ga 6.14, COL)
Après avoir exposé les motivations de ceux qui insistaient
sur la circoncision, Paul présente son message évangélique
aux Galates une dernière fois, mais sous forme résumée
cette fois. Pour Paul, il y a deux principes fondamentaux à
l'Evangile :
(1) l'aspect central de la Croix (v. 14) et
(2) la doctrine de la justification (v. 15).
Nous nous concentrerons aujourd'hui sur le premier aspect. Pour nous
qui vivons au XXI siècle, il est difficile de comprendre le
choc que les commentaires de Paul (Ga 6.14) ont pu provoquer à
l'origine. Aujourd'hui, la croix du Christ est un symbole bien connu
qui évoque des sentiments positifs chez les croyants. Mais à
l'époque de Paul, l'idée de la Croix n'était pas
quelque chose dont on pouvait se glorifier, mais un sujet de mépris.
Pour les Juifs, l'idée d'un Messie crucifié était
choquante, et les Romains considéraient la crucifixion comme
tellement repoussante qu'elle ne faisait pas partie des châtiments
possibles pour un citoyen romain. On peut se rendre compte du mépris
que le monde antique avait pour la croix de Christ en regardant les
plus anciennes illustrations de crucifixions que l'on a retrouvées.
Un morceau de graffiti datant du début du 11eme siècle
montre la crucifixion d'un homme avec la tête d'un âne.
Sous la croix et à côté du dessin d'un homme ayant
les mains levées en signe d'adoration, on lit une inscription
: " Alexandre adore son Dieu ". L'idée est
claire : la croix du Christ est jugée ridicule. Et pourtant,
à cette même époque, Paul déclare avec audace
qu'il ne peut se glorifier de rien d'autre que de la croix du Christ
!
Quelle différence la croix du Christ faisait-elle dans
la relation entre Paul et le monde ? Ga 6.14 ; Rm 6.1-6 ; 12.1-8
; Ph 3.8.
La croix de Christ change tout pour le croyant. Elle nous met au
défi. Non seulement nous devons réévaluer la manière
dont nous nous considérons, mais aussi dont nous considérons
le monde. Le monde, cette époque actuelle mauvaise et tout ce
qu'elle comporte (1 Jn 2.16), s'oppose totalement à Dieu. Puisque
nous sommes morts avec Christ, le monde a perdu son pouvoir asservissant
qu'il avait jadis sur nous, et l'ancienne vie que nous vivions jadis
pour le monde " n'existe plus ". Suite l'analogie
de Paul, c'est comme si les deux étaient morts l'un à
l'autre.
Qu'a fait la Croix pour affecter votre relation au monde ?
Quelle différence a-t-elle fait dans votre vie ?
Combien vivez-vous différemment maintenant par rapport à
votre situation avant de vous donner au Seigneur, qui est mort pour
vous ?