LUNDI 18 mai, 2015

8_ LA MISSION DE JÉSUS


La parabole du fils prodigue : 1re partie



Acclamée comme l’histoire la plus merveilleuse jamais racontée sur le pardon de Dieu, la parabole du fils prodigue (Lc 15.11-32) racontée seulement par Luc, pourrait fort bien être renommée la parabole du père aimant et des deux fils perdus. Un fils préfère choisir une vie hors-la-loi dans un pays lointain, au lieu de l’amour du père. L’autre fils choisit de rester au foyer, mais ne connait pas vraiment l’amour du père ni ce que signifie avoir un frère. La parabole peut être scindée en 7 parties, quatre qui traitent du fils prodigue, deux du père, et une du frère ainé.

1. Donne-moi (Lc 15.12). La décision du cadet qui exige de son père sa part de l’héritage n’est pas prise sur un coup de tête. Le péché est souvent le résultat d’un long moment passé à s’attarder sur des priorités inconvenantes. Le cadet a dû entendre ses amis parler de pays lointains, enchanteurs et merveilleux. La vie à la maison était trop stricte. L’amour était bien là, mais il avait ses limites. Le pays lointain lui offrait une vie sans limites. Le père était trop protecteur, son amour trop envahissant. Le fils voulait la liberté, et dans sa quête de liberté sans frein, on voit la semence de la rébellion.

2. Pourquoi moi? (Lc 15.13-16). Le fils empoche sa part d’héritage, et se met en route pour un pays lointain. Le pays lointain est un pays loin de la maison du père. Dans le pays lointain, pas de regard d’amour, pas de barrière protectrice de la loi, pas d’étreinte de la grâce toujours présente. C’est une terre lointaine où l’on vit dans la débauche (Lc 15.13). Le terme en grec pour débauche (asotos) apparait à trois reprises comme nom dans le Nouveau Testament : pour l’ivresse (Ep 5.18), la rébellion (Tite 1.6), et la débauche qui incluent les désirs, l’ivrognerie, les orgies, les beuveries et les idolâtries infâmes (1 P 4.3). De tels plaisirs d’une vie sans Dieu finissent par dilapider sa santé et ses biens, et bientôt il se retrouve sans argent, sans amis, et sans nourriture. Sa vie éclatante se termine dans le caniveau. Affamé au point d’être toujours dans le besoin, il trouve un emploi et s’occupe des cochons, rude destin pour un Juif.

3. Traite-moi (Lc 15.17-19). Mais même le fils prodigue reste un fils, avec le pouvoir de décider de faire demi-tour. Alors le fils, rentré en lui-même, se souvient d’un endroit qui s’appelle la maison, il se souvient d’une personne qui s’appelle son père, d’une relation qui s’appelle l’amour. Il rentre chez lui, un discours tout prêt dans la tête, qu’il va faire au père : « Traite-moi. » Autrement dit, traite-moi comme tu veux, mais laisse-moi rester à portée de ton regard attentif, à portée de ton amour attentionné. Quel meilleur foyer que le cœur du Père?

Le monde peut donner l’impression d’être très attirant. Quelles choses dans le monde vous tentent en particulier, et au sujet desquelles vous vous dites : « Oh! Ce n’est pas si terrible », quand au fond de vous, vous savez que ça l’est ?