« Vous avez eu sur terre une vie de confort
et de luxe, vous vous êtes repus au jour du carnage
» (Jc
5.5, TOB; comparer avec Ez 16.49, Am 4.1).
Quassocient ces passages au confort luxueux?
Dans le monde antique tous pensaient quil y avait
une quantité fixée de richesse, cest-à-dire
que si la richesse de quelquun augmentait, la richesse
des autres devait diminuer. Autrement dit, les riches ne
pouvaient senrichir davantage quen appauvrissant
les pauvres. « Créer » de la richesse
sans affecter la richesse des autres, cependant, semble
une idée relativement moderne.
Certains prétendent même que, lorsque les
riches deviennent plus riches encore, ils peuvent contribuer
à rendre le pauvre plus riche également. Dun
autre côté, quand on considère la compétition
qui fait rage dans les pays développés et
en voie de développement pour se partager des ressources
toujours plus rares, les limites de la création de
richesses semblent plus pressantes. Le problème de
linégalité de répartition des
richesses fait ainsi toujours rage aujourdhui.
Lune des plus célèbres histoires de
Jésus parlant de questions dinégalité
est la parabole de lhomme riche et de Lazare (voir
Lc 16.19-31). A lépoque de Jésus,
la plupart des gens avaient de la chance davoir deux
vêtements au lieu dun seul et ils pouvaient
sestimer heureux quand ils faisaient la fête
une fois par an. A contrario, lhomme riche de la parabole
« shabillait de pourpre et de fin lin
(les vêtements les plus chers) et chaque jour il faisait
la fête et menait brillante vie » (V
19). Le pauvre Lazare, bien quil fut installé
près du porche de la maison de lhomme riche,
devait mendier les quelques miettes quon lui donnait.
Contrairement à ce que pensent la majorité
des gens, ce qui est mis en valeur dans la parabole est
cette vie présente, et non la vie après la
mort. En fait, loriginal en grec ne mentionne même
par le « paradis » et « lenfer ».
Lhomme riche et le pauvre Lazare sont décrits
comme vivant au même endroit (V
23) la tombe (hades). Le gouffre qui les sépare
symbolise le fait quaprès sa mort, la destinée
éternelle dune personne est fixée. Par
conséquent, la manière dont nous traitons
les gens dans cette vie-ci (selon « Moise et les prophètes
», versets
29 et 31) est extrêmement importante. Il ny
aura par de vie future dans laquelle nous pourrons rattraper
ce que nous navons pas fait dans cette vie-ci : «
celui qui naime pas son frère, quil
voit, ne peut aimer Dieu, quil ne voit pas
» (1
Jn 4.20)
Quavez-vous fait qui vous laisse des regrets,
et que vous pouvez « rattraper » maintenant
mais que vous ne pouvez pas rattraper plus tard ?