Lisez
Es
53.4; Mt 8.17; Jn 9.1-3.
Comment
devons-nous comprendre ces textes? Quelles questions soulèvent-ils
? Quelle espérance nous offrent-ils?
Dans
lantiquité, la maladie était considérée
comme la conséquence d'actes répréhensibles.
(Même aujourdhui, qui ne sest pas parfois
demandé même pendant un bref instant
si sa propre maladie ou celle dun bien-aimé
ne sest pas déclarée en punition dun
péché ?) Dans le livre de Job, ses amis suggéraient
que ses malheurs, y compris sa maladie, étaient la
conséquence de fautes cachées, impliquant
que ses péchés avaient d'une manière
ou d'une autre provoqué ses épreuves. De même,
les disciples du Christ pensaient que la cécité
était la punition dune condition de pécheur.
Il était ainsi suggéré que la maladie
requérait non un diagnostic ou une médication,
mais une expiation. Matthieu cite la prophétie messianique
dEsaïe, déclarant que le Christ a accompli
cette prédiction et quon trouve en lui la guérison.
Des
traditions païennes antiques possédaient des
divinités de la guérison; aucune, cependant,
ne proposait que des dieux endossent nos infirmités.
Ésaïe annonçait un Rédempteur
qui endosserait nos maladies et nos péchés.
Dautres traditions anciennes prévoyaient une
expiation par substitution en faveur de la royauté.
Des substituts étaient sacrifiés à
la place du roi afin de satisfaire aux desseins des dieux
à son encontre, transférant ainsi la punition
de vils agissements dun individu à l'autre.
Il nexistait nulle part, cependant, des traditions
où des rois mouraient à la place de leurs
sujets.
Cest
pourtant exactement ce quÉsaïe a déclaré
et ce que Matthieu a confirmé la royauté descendue
du ciel pour endosser les souffrances humaines. Il est intéressant
de noter que le terme traduit par souffrances dans Es
53.4 vient d'un mot hébreu désignant,
principalement la « maladie ».
Jésus
reconnaissait que sa mission consistait à la fois
à prêcher la délivrance et à
guérir les curs brisés (Lc
4.17-19). Il en a attiré un grand nombre par
la force de son amour et de son caractère. Dautres
lont suivi parce quils admiraient ses prédications
faciles à comprendre. Dautres encore sont devenus
ses disciples grâce à la façon dont
il traitait les hommes démunis. Un grand nombre,
cependant, lont suivi parce quil avait touché
et guéri ce qui avait été brisé
en eux.
Nous avons tous quelque chose de brisé en nous. Comment
parvenir à former des disciples en témoignant
de la sympathie aux personnes brisées que
nous comprenons dautant mieux que nous éprouvons
tous le même sentiment?