Si Paul avait, en ce qui concernait la vie chrétienne,
de hautes aspirations (Ga
5.16), son conseil aux croyants, dans Ga
6.1, était aussi dun réalisme qui
nous met à laise. Lêtre humain
est loin dêtre parfait et même les chrétiens
les plus engagés ne sont pas immunisés contre
les erreurs. En grec, les termes utilisés par Paul
dans Ga 5.16 indiquent quil envisageait une situation
risquant darriver un jour ou lautre dans lEglise.
Paul donnait aux Galates un conseil dordre pratique
sur la façon de traiter ce type de situation lorsque
celle-ci se produirait.
Comment
les chrétiens doivent-ils réagir quand un
frère ou une sur tombe en adoptant un comportement
pécheur?
(Ga
6.1; Mt 18.15-17)
Pour
bénéficier du conseil de Paul dans Ga 6.1,
il est nécessaire de comprendre le type exact de
situation quil avait à lesprit. Deux
termes utilisés dans la première moitié
de la phrase nous le révèlent. Le premier
est surpris ou pris en faute (BI). Il signifie littéralement
« être découvert, se laisser surprendre,
être surpris ». Le contexte et diverses
nuances associées à ce mot suggèrent
que Paul envisageait deux façons de lappréhender.
Il faisait allusion non seulement au croyant qui «
surprenait » un autre croyant en train de mal se conduire,
mais aussi au croyant qui se « laissait surprendre
» par un comportement (voir Pr
5.22) quen des circonstances meilleures, il aurait
choisi déviter.
Il
semble bien que la mauvaise conduite évoquée
par Paul ne soit pas délibérée. Le
mot traduit par « faute » ou « péché
» (NIV anglaise), qui vient du grec paraptoma, ne
se réfère pas à un péché
délibéré, mais plutôt à
une erreur, une défaillance, un mauvais pas. Cest
dautant plus compréhensible à la lumière
des commentaires précédents de Paul nous exhortant
à « marcher » par lEsprit. Même
si cela nexcuse en rien lerreur de la personne,
il est clair que Paul nabordait pas le cas dune
provocation délibérée (1
Co 5.1-5).
En
ces circonstances, il sagit non de punir, de condamner
ou de disqualifier la personne en tant membre, mais de laider
à « se rétablir ». Le verbe grec
traduit par « se rétablir » est katartizo
qui signifie « réparer » ou « remettre
en ordre ». Dans le Nouveau Testament, il est utilisé
pour désigner le fait de « réparer »
des filets de pêche (Mt
4.21), ou pour décrire, à la façon
dun terme médical dans la littérature
grecque, la réduction dun os brisé.
Tout comme nous nabandonnerions pas un frère
croyant qui se serait cassé la jambe en tombant,
en tant que membres du corps du Christ, nous devons prendre
soin avec douceur des frères et surs en Christ
qui trébuchent et tombent tandis que nous cheminons
ensemble sur le sentier du royaume divin.
Au
lieu de mettre en pratique Mt
18.15-17, pourquoi parlons- nous aussi souvent en
mal de la personne contre qui nous sommes furieux, laissant
notre colère bouillonner en nous contre elle, ou
même projetant de nous venger?