DIMANCHE 18 Décembre, 2011

13 _ L’Évangile et l’Église

" Aider les hommes qui tombent à se relever "


Si Paul avait, en ce qui concernait la vie chrétienne, de hautes aspirations (Ga 5.16), son conseil aux croyants, dans Ga 6.1, était aussi d’un réalisme qui nous met à l’aise. L’être humain est loin d’être parfait et même les chrétiens les plus engagés ne sont pas immunisés contre les erreurs. En grec, les termes utilisés par Paul dans Ga 5.16 indiquent qu’il envisageait une situation risquant d’arriver un jour ou l’autre dans l’Eglise. Paul donnait aux Galates un conseil d’ordre pratique sur la façon de traiter ce type de situation lorsque celle-ci se produirait.

Comment les chrétiens doivent-ils réagir quand un frère ou une sœur tombe en adoptant un comportement pécheur? (Ga 6.1; Mt 18.15-17)

Pour bénéficier du conseil de Paul dans Ga 6.1, il est nécessaire de comprendre le type exact de situation qu’il avait à l’esprit. Deux termes utilisés dans la première moitié de la phrase nous le révèlent. Le premier est surpris ou pris en faute (BI). Il signifie littéralement « être découvert, se laisser surprendre, être surpris ». Le contexte et diverses nuances associées à ce mot suggèrent que Paul envisageait deux façons de l’appréhender. Il faisait allusion non seulement au croyant qui « surprenait » un autre croyant en train de mal se conduire, mais aussi au croyant qui se « laissait surprendre » par un comportement (voir Pr 5.22) qu’en des circonstances meilleures, il aurait choisi d’éviter.

Il semble bien que la mauvaise conduite évoquée par Paul ne soit pas délibérée. Le mot traduit par « faute » ou « péché » (NIV anglaise), qui vient du grec paraptoma, ne se réfère pas à un péché délibéré, mais plutôt à une erreur, une défaillance, un mauvais pas. C’est d’autant plus compréhensible à la lumière des commentaires précédents de Paul nous exhortant à « marcher » par l’Esprit. Même si cela n’excuse en rien l’erreur de la personne, il est clair que Paul n’abordait pas le cas d’une provocation délibérée (1 Co 5.1-5).

En ces circonstances, il s’agit non de punir, de condamner ou de disqualifier la personne en tant membre, mais de l’aider à « se rétablir ». Le verbe grec traduit par « se rétablir » est katartizo qui signifie « réparer » ou « remettre en ordre ». Dans le Nouveau Testament, il est utilisé pour désigner le fait de « réparer » des filets de pêche (Mt 4.21), ou pour décrire, à la façon d’un terme médical dans la littérature grecque, la réduction d’un os brisé. Tout comme nous n’abandonnerions pas un frère croyant qui se serait cassé la jambe en tombant, en tant que membres du corps du Christ, nous devons prendre soin avec douceur des frères et sœurs en Christ qui trébuchent et tombent tandis que nous cheminons ensemble sur le sentier du royaume divin.

Au lieu de mettre en pratique Mt 18.15-17, pourquoi parlons- nous aussi souvent en mal de la personne contre qui nous sommes furieux, laissant notre colère bouillonner en nous contre elle, ou même projetant de nous venger?

 

 

La foi dans l'Ancien Testament