Lundi 1er novembre, 2010

6_ Urie, la foi d'un étranger

" Personne n'est une île "


Toute l'histoire de David et d'Urie a pour toile de fond la guerre avec les Ammonites. Lisez attentivement 2 S 11.1. Quelle subtile critique concernant David l'auteur fait-il ?

David a choisi de rester chez lui en envoyant son armée sous les ordres de Joab. C'était là, bien sur, la première erreur du roi. Il avait commencé à croire, d'une manière ou d'une autre, qu'il avait davantage de valeur que ses hommes et donc qu'il ne devait pas se mettre en danger. Il n'avait pas encore compris que les plus grands dangers viennent le plus souvent de l'intérieur de soi-même et non de l'extérieur. Car le pouvoir et l'autorité nous amènent à avoir de nous-mêmes une perception déformée. On se croit meilleur que ceux qui nous entourent et au-dessus des lois et des règlements qu'on ne considère valables que pour les autres.

Comparez les différentes formes d'autorité exercées par David dans 1 S 26.5-11 et 2 S 11. Quelles différences voyez-vous entre ces deux récits ?

Dans le récit décrivant comment David a épargné la vie de Saül, on voit David diriger ses hommes en donnant l'exemple et demander des volontaires. Mais dans 2 S 11, on le retrouve un soir, chaud et humide, sur le toit de son palais (dans l'espoir, peut-être, de ressentir la brise du soir) au lieu de sortir avec ses troupes et de les diriger, et au lieu de dépendre de Dieu pour les directives à suivre et sa sécurité personnelle. Le palais, sans doute construit au plus haut de la cité fortifiée, disposait d'une vue sur pratiquement tout Jérusalem. David, qui observait les toitures, a aperçu une femme qui se baignait. Il a envoyé quelqu'un se renseigner sur l'identité de celle-ci, puis il l'a fait chercher, sachant parfaitement qu'elle était la femme d'Urie, le Hittite. Le verbe hébreu utilisé pour indiquer l'ordre adressé par David à Bethsabée est d'une très grande force. En d'autres contextes, il est employé pour indiquer que l'on s'empare de quelque chose par la force (Gn 14.11). David a suivi son impulsion et, tandis que son désir se déchaînait, il a complètement mis de côté ses notions de bien et de mal. Il était loin de se douter, en cet instant, des effets dévastateurs qui suivraient ce choix personnel. En affichant délibérément sa puissance, il allait affecter les vies de Bethsabée, d'Urie et de l'enfant à venir, ainsi que le cours de l'histoire d'Israël.

Vos choix sont-ils principalement motivés par la raison, une réflexion rationnelle et logique ou par les émotions et la passion ? Quel mode de pensée vous domine ? Trouvez-vous un bon équilibre, entre ces diverses motivations ? Comment y parvenir ?