Vivre
sous la malédiction supposée de Dieu et avoir
l'impression que sa vie ne valait pas grand-chose était
certainement très dur pour Anne. Quelle épreuve
supplémentaire subissait-elle ? 1
S 1.6, 7.
Ce
sont souvent les personnes les plus proches de nous qui
savent le mieux nous blesser. Etant donné les provocations
constantes de Peninna, il n'est pas surprenant que la vie
d'Anne fût devenue amère. Le texte biblique
souligne la régularité de ces provocations.
C'était la même histoire tout au long de l'année.
Il est intéressant de noter que le verbe hébreu
utilisé pour décrire le comportement de la
rivale d'Anne "( contrarier ", " causer
du chagrin" [Segond révisée à
La Colombe], "vexer" (La Bible du
Semeur) sert souvent dans l'Ancien Testament à
décrire des péchés graves suscitant
l'intervention directe de Dieu (voir Dt
9.18; 31.29). Il ne s'agissait pas de quelques remarques
rapides et subtiles, mais, semble-t-il, d'une stratégie
préméditée et consciente mise au point
par Peninna pour pousser Anne à agir de façon
stupide. En effet, celle-ci lui volait une bonne part de
l'affection d'Elqana (1
S 1.5).
Si les vexations de Peninna avaient pour but de blesser,
les pires maux, sans doute, viennent de personnes n'ayant
pas l'intention de blesser. Qui, au milieu de terribles
souffrances, ne s'est senti encore plus mal à cause
de gens bien intentionnés qui agissaient ou parlaient
d'une mauvaise manière ?
Parcourez
les cinq ou six premiers chapitres du livre de Job. Ses
amis avaient réellement de la peine pour lui (voir
Jb
2.12, 13). Pourtant, comment l'ont-ils éprouvé
encore davantage? Pourquoi est-ce exactement la façon
dont on ne doit pas réagir au chagrin d'autrui ?
La
perte de biens matériels ou de personnes très
proches cause de grandes peines. La maladie ou certaines
circonstances de la vie sont parfois effrayantes et source
de désespoir. Vivre avec des aspirations profondes
non satisfaites ôte parfois tout sentiment d'espoir.
Or les choses deviennent pires quand, outre la souffrance
ou les circonstances, il faut affronter des personnes qui
semblent s'acharner à nous rendre la vie insupportable.
C'est le mélange de rêves frustrés,
de tensions et de provocations constantes qui ont fait crier
Anne vers Dieu. Il arrive que nous ayons besoin de lui crier
notre souffrance et nos frustrations. Quand nous touchons
le fond, nous avons besoin de chercher des réponses
ailleurs qu'en nous-mêmes.
Comment
encourager et soutenir ceux qui, actuellement, traversent
des épreuves ou vivent de grands malheurs? Qu'attendriez-vous
des autres si cela vous arrivait ? pourquoi ne pas agir
ainsi vis-à-vis de quelqu'un?