Dimanche 10 octobre, 2010

3_Anne: l'apprentissage de

" Qu'est-ce que je vaux? "


Lisez 1 S 1.1-16. Pourquoi le fait de ne pas avoir d'enfants désespérait-il Anne, alors qu'elle savait combien son mari l'aimait ?

La détresse d'Anne n'est pas très difficile à comprendre étant donné son milieu culturel, ou le fait de ne pas concevoir de garçon impliquait de vieillir dans l'insécurité. Ne pas avoir d'enfant du tout était considéré comme une malédiction divine. Dans la sphère publique comme dans le cercle de famille, l'absence d'enfant était vécue comme une malédiction. La femme sans enfants se sentait dévalorisée aux yeux de la société, à ses propres yeux et dans sa relation avec Dieu. Anne s'est certainement souvent demandé ce qu'elle avait fait pour mériter un tel sort. Pourquoi cela lui arrivait-il donc ?

Pour mieux comprendre le profond désespoir que la stérilité provoquait chez les femmes de l'Ancien Testament, voyez ce qu'ont fait et dit Saraï (Gen 16.1, 2) et Rachel (Gen 30. 1). Ne nous aident-elles pas à mieux saisir combien ce sentiment était fort ?

La décision de Saraï s'accordait aux coutumes sociales et culturelles de l'époque. Mais elle nous donne aussi une idée du désespoir qu'elle ressentait sans doute et du fardeau qui pesait sur son cœur. Quelle femme serait prête à encourager son mari à avoir des relations avec une autre femme dans le but d'avoir des enfants ? Le cri du cœur que Rachel a adressé à Jacob fait écho aux émotions d'Anne et aux tourbillons de ses sentiments.

La jalousie d'Anne, la sensation de n'être " personne " a créé en elle un mélange explosif d'émotions qui se sont exprimées avec violence quand elle s'est " répandue " devant le Seigneur. Ce qui rendait les choses plus difficile encore, c'est qu'Anne ne rajeunissait pas. Le temps était contre elle et, en apparence, Dieu également.

N'oubliez pas qu'à l'époque d'Anne, le rôle d'une femme au sein de la société était avant tout associé à la conception et à l'éducation d'enfants. Il n'existait pas d'autres carrières possibles. Une femme ne pouvait tout simplement pas changer de métier et s'épanouir dans une autre occupation. Il y a bien, dans l'Ancien Testament, des femmes juges ou prophétesses, mais c'était des cas isolés à la suite d'un appel direct de la part de Dieu. Ce n'est qu'en concevant des enfants qu'Anne pouvait donner à sa vie de la valeur et laisser un héritage. Sans enfants, sa vie n'avait pas véritablement de sens.

Un homme avait perdu son enfant à la suite d'une leucémie. Il a confié au pasteur que, selon lui, son fils était mort parce que lui-même n'avait pas observé fidèlement les commandements, notamment le sabbat. C'est pourquoi Dieu l'avait puni. Pourquoi ce genre de raisonnement est-il faux ? Comment ne pas y succomber ?