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S 1.1-16. Pourquoi le fait de ne pas avoir d'enfants
désespérait-il Anne, alors qu'elle savait
combien son mari l'aimait ?
La
détresse d'Anne n'est pas très difficile à
comprendre étant donné son milieu culturel,
ou le fait de ne pas concevoir de garçon impliquait
de vieillir dans l'insécurité. Ne pas avoir
d'enfant du tout était considéré comme
une malédiction divine. Dans la sphère publique
comme dans le cercle de famille, l'absence d'enfant était
vécue comme une malédiction. La femme sans
enfants se sentait dévalorisée aux yeux de
la société, à ses propres yeux et dans
sa relation avec Dieu. Anne s'est certainement souvent demandé
ce qu'elle avait fait pour mériter un tel sort. Pourquoi
cela lui arrivait-il donc ?
Pour
mieux comprendre le profond désespoir que la stérilité
provoquait chez les femmes de l'Ancien Testament, voyez
ce qu'ont fait et dit Saraï (Gen
16.1, 2) et Rachel (Gen
30. 1). Ne nous aident-elles pas à mieux saisir
combien ce sentiment était fort ?
La
décision de Saraï s'accordait aux coutumes sociales
et culturelles de l'époque. Mais elle nous donne
aussi une idée du désespoir qu'elle ressentait
sans doute et du fardeau qui pesait sur son cur. Quelle
femme serait prête à encourager son mari à
avoir des relations avec une autre femme dans le but d'avoir
des enfants ? Le cri du cur que Rachel a adressé
à Jacob fait écho aux émotions d'Anne
et aux tourbillons de ses sentiments.
La
jalousie d'Anne, la sensation de n'être " personne
" a créé en elle un mélange explosif
d'émotions qui se sont exprimées avec violence
quand elle s'est " répandue " devant le
Seigneur. Ce qui rendait les choses plus difficile encore,
c'est qu'Anne ne rajeunissait pas. Le temps était
contre elle et, en apparence, Dieu également.
N'oubliez
pas qu'à l'époque d'Anne, le rôle d'une
femme au sein de la société était avant
tout associé à la conception et à l'éducation
d'enfants. Il n'existait pas d'autres carrières possibles.
Une femme ne pouvait tout simplement pas changer de métier
et s'épanouir dans une autre occupation. Il y a bien,
dans l'Ancien Testament, des femmes juges ou prophétesses,
mais c'était des cas isolés à la suite
d'un appel direct de la part de Dieu. Ce n'est qu'en concevant
des enfants qu'Anne pouvait donner à sa vie de la
valeur et laisser un héritage. Sans enfants, sa vie
n'avait pas véritablement de sens.
Un
homme avait perdu son enfant à la suite d'une leucémie.
Il a confié au pasteur que, selon lui, son fils était
mort parce que lui-même n'avait pas observé
fidèlement les commandements, notamment le sabbat.
C'est pourquoi Dieu l'avait puni. Pourquoi ce genre de raisonnement
est-il faux ? Comment ne pas y succomber ?