5. Un prophète hébreu et des marins païens
Lundi

 

>LES MARINS PAIENS POURSUIVENT LEUR INITIATIVE

Les marins continuaient de lutter conte la tempête menaçante tandis que Jonas demeurait détaché. Ils étaient persuadés que la violence des éléments témoignait de la colère des dieux.

En réalité, bien sûr, la tempête était l'effet, non de la colère, mais de l'amour. Nous le savons, parce que nous connaissons la fin de l'histoire et ce qui se passait en coulisses, ce qu'ignoraient les marins. Qu'est-ce que cela nous indique sur la prudence avec laquelle nous devons tirer des conclusions concernant les terri-bles problèmes, quels qu'ils soient, auxquels nous sommes peut-être confrontés actuellement? Voir aussi Pr 3; Rm 8.28; 1 P 4.12.

Les marins pensent qu'une tempête d'une telle ampleur a un rapport étroit avec la culpabilité de quelqu'un. Trouver le coupable réglerait les choses. Peu utilisé de nos jours, le tirage au sort était généralement considéré dans l'Antiquité, par Israël et d'autres nations, comme une méthode propre à résoudre les situations difficiles. Voir Nb 33.54 ; 1 S 14.41,42 ; Est 3.7; Pr 16.33. Dans le livre de Jonas, Dieu permet que le tirage au sort désigne Jonas comme étant la cause de la tempête (Jon 1.7).

Même si nous avons des exemples bibliques précis de faute: provoquant des désastres (Jon 7), supposer que le malheur résulte forcément de la transgression particulière d'une personne est dangereux. Pourquoi? Voir Jb 1,2.

Quand le sort est tombé sur Jonas, les marins l'ont assailli de questions, cherchant à l'évidence pourquoi le sort était tombé sur lui et pourquoi il était à l'origine de la tempête (Jon 1.7,8).

Jusqu'à ce point du récit, nous n'avons pas entendu Jonas parler. Maintenant en réponse à toutes les questions pressan-tes qui lui sont posées, il répond de manière sélective. Il ignore, en fait, les questions sur son activité, son lieu et son pays d'origine. La seule question à laquelle il répond concerne le contexte éthique qui est le sien. Il leur dit qu'il est hé- breu. Puis il répond à une question qu'ils n'ont même pas posée, à savoir qui est son Dieu.

L'expression " craindre Dieu " est une expression juive courante impliquant qu'on adore et sert le Seigneur. Pourquoi la réponse de Jonas, dans ces circonstances particulières, nous semble-t-elle chargée d'ironie? (Et certes, les premiers mots de sa bouche qui nous sont rapportés confessent le vrai Dieu.) Vous êtes-vous dé- jà retrouvé dans une situation semblable, rendant témoignage du Seigneur tout en agissant de façon contra-dictoire ?