"Et l'amour consiste en ceci : non pas en ce que nous avons aimé Dieu, mais en ce qu'il nous a aimés et a envoyé son Fils pour que, grâce à son sacrifice, nos péchés soient pardonnés " (1 Jn 4.10)

Certaines personnes, ravagées de culpabilité, sont comme des chaudières prêtes à exploser. Elles ont refoulé leur culpabilité depuis tant d'années que celle-ci s'est transformée en rage et en révolte. Selon les psychologues, nos pa-rents, en étant trop exigeants, en nous critiquant trop, en étant trop peu positifs et en nous louant trop peu, ont pu produire en nous de dangereux sentiments de culpabilité. Ce processus est encore plus aigu dans un contexte reli-gieux.

L'histoire de Caïn illustre ce propos. Remarquez que Caïn : 1) s'est mis en colère et a tué son frère, 2) a fait en con-séquence l'expérience de la culpabilité, 3) a cherché à soulager celle-ci en se révoltant contre l'autorité de Dieu le condamnant. Voir Gn 4.16. Comme les principes de ce scénario se sont répétés, sous une forme ou une autre, au cours de l'histoire!

Bien sûr, nous chrétiens, nous sommes appelés à vivre un idéal élevé, le plus élevé qui soit (Mt 5.48). Pourtant, a-vant d'essayer de l'atteindre, il nous faut comprendre que le fondement du salut ne réside pas dans une perfection dont nous serions plus ou moins proches (étant donné que nous n'en serons jamais assez proches pour le mériter) , mais en Jésus uniquement. Non seulement il a atteint cet idéal pour nous, mais il offre ses mérites à la place de nos défaillances. N'ayant pas compris un tel fondement, de nombreuses personnes, que leurs faiblesses remplissent de rage et de culpabilité, ont quitté l'église pour essayer de trouver la paix de l'esprit.

Il est essentiel d'avoir un idéal élevé, à condition que l'évangile soit au cœur de ce dernier. Sans l'équili-bre que donne l'amour du Christ, fondement de cet idéal, les chrétiens risquent d'éprouver une frustra-tion les entraînant dans la révolte. Lisez 1 Jn 4.7-10. Quel principe à l'œuvre ici nous aidera dans notre attitude envers ceux qui, sans doute à juste titre, éprouvent de la culpabilité? Que dit Jean? Qu'est-ce que Dieu nous a témoigné afin que nous le témoignons nous-mêmes aux autres? Cependant, comment le faire sans, en même temps, excuser le péché et les actes à l'origine de cette culpabilité? En quoi la croix nous révèle-t-elle combien le pardon est essentiel à l'amour? Peut-on aimer sans pardonner?