" Lorsque Yoram
eut pris possession du royaume de son père et qu'il eut affermi
son pouvoir, il tua par l'épée tous ses frères et quelques-uns aussi
des chefs d'Israël. " (2 Ch 21.4)
Telle est la première
action qui nous est rapportée sur Yoram, premier né du bon roi Josaphat,
nouveau dirigeant de Juda (nation élue de Dieu) et ancêtre de Jésus
le Messie. En massacrant tous ses frères et quiconque représentait
une menace pour son trône, le jeune Yoram montrait ainsi qu'il avait
hérité en habileté politique l'équivalent de ce qui lui faisait
défaut en spiritualité. Bien sûr, pour être juste, Salomon avait
plus ou moins agi de même (1
R 2) , même si les circonstances étaient très différentes. Néanmoins,
ce principe demeure : la nation choisie de Dieu, en demandant un
roi, ne fit que supporter les tristes conséquences de son choix.
Le reste du règne de
Yoram, tel que rapporté dans 2
Ch 21, fut le reflet de ses premières actions. Nul doute que
le verset 6 donne un apercu expliquant son terrible règne. Il épousa
une fille d'A-chab et de Jezabel, mariage sans doute arrangé par
son père des années auparavant pour favoriser l'alliance politique
avec Israël (voir 2
Ch 18.1; 2
Ch 21.5,6). Nous avons ici un exemple parfait des terribles
résultats obtenus par même les meilleurs des hommes à la suite de
leurs erreurs.
Lisez la lettre
envoyée par élie le prophète à Yoram (2
Ch 21.12-15) . Fondamentalement, que dit ce dernier au roi?
Pourquoi ses enfants et sa famille devront-ils subir les consé-
quences directes de son apostasie? Où, dans la Bible, voyons-nous
également ce principe à l'oeuvre: des êtres inno-cents souffrant
du mal accompli par autrui? Comment compren-dre cela en relation
avec la justice et la bonté de Dieu?
L'un des problèmes auquel
les lecteurs actuels se heurtent souvent dans des textes comme celui-ci
est lié à l'expression : << L'Eternel frappera ton peuple >>
(verset 14) de telle ou telle façon. Le plus souvent, l'auteur biblique
exprime ainsi les conséquences naturelles de la désobéissance, même
si, dans certaines circonstances manifestes, Dieu intervient ouvertement
pour châtier. Voir Gn
7. En d'autres termes, ces maux ne sont pas nécessairement le
résultat direct d'une action surnaturelle de la part de Dieu, même
si les auteurs bibliques l'expriment de cette façon. Quel que soit
le cas, le principe est le même : la désobéissance entraîne la ruine,
argument souligné maintes et maintes fois dans la Bible, notamment
dans la saga des Rois et des Chroniques.
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