<< COMME [...] DAVID, SON PERE >> deuxième partie
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L'Europe du XVIIe siècle fut une époque de grande effervescence
intellectuelle. Le continent faisait l'expérience d'une immense
révolution des connaissances. Le changement ne concernait pas seule-ment
le contenu des connaissances, mais la façon de les appréhender.
Auparavant, les gens ne connaissaient que ce que les sources anciennes
et l'autorité leur avaient appris et rien d'autre. Désormais, la
connaissance se fondait sur la science, la raison et l'observation
des phénomènes naturels. Redoutant la direction dangereuse vers
laquelle cette attitude entraînait l'Europe, le hugue-not français
Pierre Bayle chercha à endiguer ce courant en démontrant les limites
de la raison et en défendant l'argument selon lequel les problèmes
de foi dépassaient la seule raison. Pour étayer son point de vue,
il racontait l'histoire du roi David - menteur, adultère, assassin
et traître - de qui, pourtant, le Seigneur avait dit : << J'ai
trouvé David, fils d'Isai, homme selon mon cœur >> (Ac 13.22)
.<< Comment
était-ce possible? >> demandait
Bayle. Sa réponse était simple : c'était possible, car il s'agissait
là de quelque chose qui se trouvait au-delà de la raison humaine
: la grâce divine.
Cependant, un siècle
plus tard, Voltaire reprenait l'essai de Bayle sur David et, sans
beaucoup changer le texte, le retournait pour attaquer la foi elle-même.
Voici le roi David, écrivait Voltaire, menteur, adultère, assassin
et traître, de qui pourtant le Seigneur avait dit : << J'ai trouvé
David, fils d'Isai, homme selon mon cœur >>(Ac 13.22). <<
Comment était-ce possible? >> demandait Voltaire. Sa réponse
était simple : ce n'était pas possible, ce serait déraisonnable
et absurde. Un homme qui tue, ment, triche et assassine ne peut
être selon le cœur de Dieu.
En tant que chrétiens, nous sommes, bien sûr, du côté de Bayle.
L'attitude de Voltaire, en comparaison, montre combien la grâce
est impossible à appréhender pour la seule raison humaine, notamment
pour les non-convertis. Le plus grand événement de toute l'histoire
des hommes, la mort de Jésus sur la croix, dépasse de beaucoup la
seule raison. Il n'est pas surprenant, de la part de Paul, d'évoquer
le << mystère de l'Evangile >>(Ep 6. 19) . Il
n y a pas de plus grand mystère que la façon dont Dieu accepte les
menteurs, les adultères, les assassins et les traitres comme David
ou comme nous-mêmes.
Lisez attentivement les quelques versets suivants : Es
55. 8.9: 1 Co 1.20-27; 2 Co 5.19; Ep 1.6-9 ; Ph 2.5-8. Ces versets
ne nous aident-ils pas à comprendre ce qui échappait à Voltaire?
Expliquez.
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