<< Il fit ce
qui est mal aux yeux de l'éternel; Il marcha en imitant les péchés
que Jéroboam, fils de Nebath, avait fait commettre Israël et il
ne s'en écarta pas. >> (2 R 13.2)
<< Il fasait ce
qui est mal aux yeux de l'Eternel; il ne s'écarta d'aucun des péchés
que Jéroboam, fils de Nebath, avait fait commettre à Israël, il
suivit cette voie-là. >> (2 R 13.11)
Voilà ce qu'on peut
lire au sujet des règnes de Yoahaz et de Joas. En bref, ils suivirent
Jéhu, le fondateur de leur dynastie qui, même s'il élimina avec
fanatisme le culte de Baal, s'attacha à une forme particulière d'idolâtrie
(2
R 10.31), participant ainsi à la chute de la spiritualité qui
finit par détruire le royaume du nord.
Comment cela pouvait-il
titre possible?
Platon, dans sa République,
nous aide à trouver une réponse. Dans cet ouvrage, Socrate raconte
le << mythe magnifique >>, conte qui devait permettre
aux hommes d'accepter leur statut social quel qu'il soit. Ce mythe
était le suivant : quand Dieu créa les hommes, il en créa certains
avec de l'or en eux, d'autres avec de l'argent et d'autres avec
du bronze. Ceux qui avaient de l'or devaient être des Gardiens,
dont le statut politique et social serait le plus élevé de la nation.
Ceux qui avaient de l'argent seraient des Auxiliaires, dont le statut
viendrait juste après. Pour finir, ceux qui avaient du bronze appartiendraient
à la classe inférieure. Si les gens croyaient en ce mythe, disait-il.
ils seraient satisfaits de leur rang social quel qu'il soit, parce
qu'il était institué par Dieu. Quand on lui demanda :<< Savez-vous
comment faire croire à ce mythe? >>, la réponse de Socrate
fut l'une des plus effrayantes et des plus pénétrantes de toute
la littérature ancienne. << Vous n'y parviendrez pas dès la première
génération, dit-il, mais vous réussirez peut-être à la seconde ou
aux suivantes. >> En d'autres termes, avec le temps, les hommes
finissent par croire n'importe quel mensonge ou mythe!
Quel est le rapport
entre cette histoire tirée de la République et la leçon d'aujourd'hui?
Le péché qu'Israël commit avec le veau d'or après l'exode (Ex
32) fut l'un des pires moments spirituels de son histoire. Cependant,
des générations plus tard, Jéroboam mit en place tout un culte à
partir de ce qui avait été une terrible apostasie. Comment quelque
chose d'aussi vil put-il être considéré par d'autres générations
comme un bienfait? Qu'est-ce que cela nous enseigne sur la capacité
du temps à appauvrir, voire pervertir, la vérité? Quels exemples
de ce principe voyons-nous aujourd'hui dans notre église, notre
famille, ou meme notre vie et comment y remédier?
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