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Actes
15.28,29. Quelles sont les quatre interdictions que le concile
décida d'imposer aux non-Juifs convertis ?
La principale question qui avait donné lieu à cette
réunion était résolue de manière satisfaisante.
Du fait que le salut s'obtenait par la grâce, les non-Juifs croyants
étaient exemptés de la circoncision quand ils se joignaient
à l'Église. Cependant, ils devaient s'abstenir de quatre
choses :
(1) des viandes offertes aux idoles en sacrifice dans les rituels
idolâtres puis servies lors de festins dans un temple ou vendues
sur le marché ;
(2) de consommation de sang ;
(3) de viande d'animaux étranglés, c'est-à-dire
de viande dont le sang ne s'était pas écoulé,
et
(4) d'immoralité sexuelle sous ses différentes formes.
Aujourd'hui, la plupart des chrétiens considèrent les
interdictions alimentaires (interdictions 1-3) comme des recommandations
temporaires. Ces choses étaient particulièrement répugnantes
pour les Juifs, alors ces interdictions, avancent-ils, ne servaient
qu'à jeter des ponts entre croyants juifs et non-juifs. On prétend
souvent également que toutes les autres lois de l'Ancien Testament,
y compris les lois alimentaires du Lévitique (Lévitique
11) ainsi que le commandement du sabbat (Ex20.8-11),
qui sont absents de la liste, ne sont plus indispensables pour les
chrétiens. Ce qu'on nomma par la suite le décret apostolique
n'était cependant pas temporaire, et il ne constituait pas non
plus un nouveau code d'éthique chrétienne qui excluait
tout ce qui était lié à l'Ancien Testament.
En fait, sous la direction du Saint-Esprit (Ac
15.28), les apôtres et les anciens de l'Église reproduisirent
les règles de Lévitique 17-18 pour les étrangers
résidant en Israël. Dans le cadre du Lévitique,
ces interdictions signifient la renonciation au paganisme. Tout étranger
qui souhaitait vivre en Israël devait renoncer à ces pratiques
païennes auxquelles il s'était habitué (Lv
18.30). De la même manière, tout non-Juif converti
qui souhaitait se joindre à l'Église devait résolument
prendre position contre le paganisme. Mais ce n'était que la
première étape. Une fois intégré, on s'attendait
naturellement à ce qu'il ou elle fasse la volonté de
Dieu en obéissant aux commandements qui sont universels, pré-mosaïques,
et non cérémoniels par leur nature, comme le sabbat (Gn
2.1-3) et en suivant la distinction aliments purs/impurs (Gn
7.2). Cette pérennité du décret apparaît
clairement, par exemple, dans Apocalypse2.
14,20, où la première et la dernière interdictions
sont réitérées, comprenant implicitement les deux
autres également. En fait, les preuves historiques montreraient
que le décret était toujours considéré
comme normatif par les chrétiens bien après la période
du Nouveau Testament.
Quand des disputes surviennent, comment apprendre à s'asseoir
tous ensemble, à s'écouter et, dans un esprit de respect
et d'humilité, à résoudre les problèmes
?