Mercredi 7 Décembre, 2011
11_ La liberté en Christ

« La liberté et non la licence »

(Ga 5.13)


Ga 5.13 marque un tournant important dans le livre des Galates. Alors que jusqu’à présent, Paul s’était entièrement consacré au contenu théologique de son message, il abordait maintenant la question du comportement chrétien. Comment devrait vivre une personne que les œuvres de la loi ne peuvent sauver?

Contre quel mauvais usage éventuel de la liberté Paul voulait-il mettre en garde les Galates ? (Ga 5.13)

Paul était tout à fait conscient du malentendu éventuel que pouvait susciter son insistance sur la grâce et la liberté que possédaient les croyants en Christ (Rm 3. 8 ; 6.1,2) Ce problème, cependant n était pas lié à l’évangile de Paul, mais au penchant humain à l’indulgence envers soi-même. Les pages d’histoire sont jonchées de récits de gens, de villes et de nations dont la corruption et la dégradation morale sont directement liées à leur absence de maîtrise de soi. Qui n’a pas également ressenti cette tendance dans sa vie ? C’était la raison pour laquelle Paul appelait avec tant de clarté les disciples de Jésus à éviter de se complaire dans la chair. Il désirait en fait qu’ils agissent à l’opposé, c’est-à-dire, qu’ils-se mettent « au service les uns des autres » (La Bible du Semeur). Comme le sait quiconque sert autrui par amour, on ne peut y parvenir qu’en mourant à soi-même et à la chair. Ceux qui se complaisent dans la chair n’ont guère tendance à servir autrui, bien au contraire.

C’est pourquoi la liberté en Christ n’est pas seulement le fait d’être libéré de l’esclavage du monde, c’est aussi l’appel à servir autrement, à assumer la responsabilité consistant à servir autrui par amour. C’est « aimer son prochain sans réserve, créer des communautés humaines fondées sur le don mutuel plutôt que sur la quête de pouvoir et de statut ». — Sam K. WILLIAMS, Galatians, Abingdon Press, Nashville, Tenn., 1997, p. 145.

Étant donné notre familiarité avec le christianisme et le langage des traductions modernes de Ga 5.13, on peut facilement passer à côté de l’étonnante puissance avec laquelle ces mots étaient adressés aux Galates. Premièrement, la langue grecque montre que l’amour motivant ce type de service n’est pas un amour humain ordinaire — ce qui serait impossible ; l’amour humain est bien trop conditionnel. L’usage que fait Paul de l’article (le) devant le mot amour en grec indique qu’il parle de l’amour divin que seul l’Esprit communique (Rm 5.5). Or ce qui surprend, c’est que le verbe traduit par « se mettre au service de » (La Bible du Semeur) correspond au verbe grec « se rendre esclave ». Notre liberté doit servir, non pas à favoriser notre autonomie propre, mais à se rendre esclaves les uns des autres en se fondant sur l’amour de Dieu.

Soyez honnête avez-vous parfois pensé que vous pourriez utiliser la liberté qui est la vôtre en Christ pour pécher un peu ici ou là? Pourquoi cette façon de penser est-elle tout à fait erronée?