L'auteur chrétien C. S. Lewis a écrit un livre qui parle
de la mort de sa femme et des difficultés qu'il a eues à
l'accepter. Il écrit :
" Non pas que je coure (je ne crois pas) le danger de cesser
de croire en Dieu. Le véritable danger c'est d'en arriver à
croire des choses terribles sur lui. La conclusion que je redoute, ce
n'est pas tellement : Donc, Dieu n'existe pas en fait, mais plutôt
: Donc, Dieu est comme ça. Cesse donc de te leurrer "15
Job lui-même était également aux prises avec cette
question. Comme nous l'avons vu, il n'a jamais douté de l'existence
de Dieu. Ce qui le tourmentait, c'était la question du caractère
de Dieu. Job avait servi le Seigneur fidèlement. Job avait été
" un homme bien ". Par conséquent, ii savait
qu'il ne méritait pas tout ce qui lui arrivait. Ainsi, il posait
la question que tant de gens qui croient en Dieu posent en pleine tragédie
: qui est vraiment Dieu ? Et n'est-ce pas tout l'enjeu du grand conflit
? La question n'est pas de savoir si Dieu existe, mais de savoir quel
est son caractère. Dans la résolution du grand conflit,
les enjeux sont multiples, mais en tout cas, la mort de Jésus
a la croix, où le Fils de Dieu s'était " livré
lui-même pour nous en offrande et en sacrifice, comme un parfum
de bonne odeur " (Ep 5.2), plus que toute autre chose, a
révélé au cosmos le véritable caractère
de notre Créateur. La Croix nous montre que Dieu est un Dieu en
qui nous pouvons tous faire confiance.
Méditez
sur la question de la souffrance pour ceux qui ne croient pas en Dieu.
Comme nous l'avons vu, quand la tragédie frappe, ils ne sont pas
aux prises avec les mêmes questions que les croyants. D'un autre
côté, quel espoir ont-ils d'avoir des réponses un
jour, de trouver des solutions ? Imaginez devoir traverser tout ce que
nous traversons dans ce monde en croyant que tout se termine dans la tombe,
sans rien après. Pas étonnant que tant d'incroyants désespèrent
de la vie ou même désespèrent de trouver un sens à
leur vie. La littérature profane regorge de leurs exclamations
et de leurs protestations sur l'absurdité de tout cela. Comment,
quand nous sommes en pleine tragédie nous-mêmes, tirer de
l'espoir de notre foi, malgré les questions difficiles qui demeurent
?
Pourquoi est-il important pour nous, tout de suite, de méditer
sur la Croix, qui est la révélation la plus puissante que
nous ayons de l'amour de Dieu et de son identité ? Quand nous sommes
engloutis par le chagrin, par une tragédie, par un malheur inexplicable,
que nous dit la Croix sur le caractère de Dieu ? Quand nous gardons
sans cesse sous les yeux la réalité de la Croix, quelle
espérance en retirer pour nous-mêmes concernant l'issue finale
de ce que nous devons affronter en ce moment, quoi que ce soit ?
15 A grief observed [une douleur observée], p. 6,7.