MERCREDI 13 janvier, 2016
3_ LA CRISE GLOBALE

 

Jacob et Esaü


La lutte entre les desseins de Dieu et la rébellion individuelle va encore plus loin dans l'histoire de Jacob et Esaü. Dans l'Antiquité, c'était la coutume pour le fils ainé de recevoir la bénédiction de son père (le droit d'ainesse) avant la mort de ce dernier. Et cela comportait la plupart des biens de la famille. Ainsi, le fils ainé devenait responsable de la prospérité de la famille.

Esaü détestait son frère Jacob après avoir été privé par ruse de ce grand honneur, et il projetait de le tuer une fois que leur père serait mort (Gn 27.41). Rebecca envoya son fils en lieu sûr, pensant que la situation se calmerait au bout de quelques jours (Gn 27.43, 44). Mais ces quelques jours se changèrent en 20 années, et Rebecca ne revit plus jamais Jacob.

Lisez Genèse 28.12-15.

Quelle grande espérance y avait-il dans ce rêve?

En répétant les promesses faites à Abraham, Dieu assurait Jacob que des projets étaient déjà arrangés. Même si les agissements de Jacob semblaient ne pas tenir compte du plan de Dieu, Dieu était toujours là pour lui. Pourtant, Jacob a dû endurer vingt ans trompé par son beau-père, d'abord dans son mariage, ensuite dans son salaire (Gn 29.20, 23, 25,27; 31.7). Et cependant, bizarrement, toutes ces années à le servir pour sa femme parurent quelques jours seulement, c'est-à-dire exactement la période que Rebecca pensait être éloignée de Jacob (Gn 29.20).

Quand Jacob décida de rentrer chez lui, Laban le poursuivit tout d'abord (Gn 31.25, 26), puis Esaü partit à sa rencontre avec quatre cents hommes. Ces deux situations étaient potentiellement mortelles, et Dieu dut s'interposer par deux fois pour le délivrer. D'abord dans un rêve accordé à Laban, pour lui dire de ne pas faire de mal à Jacob (Gn 31.24), puis en personne, pour lutter avec Jacob et le rendre infirme (Gn 32.24-30). La vue de Jacob boitant avec une canne a dû montrer à Esaü que son frère n'était pas une menace. Jacob envoya devant les cadeaux, et en plus de la manière prudente dont il parla, tout sembla suffisant pour restaurer la relation brisée entre les deux frères. La dernière fois qu'on les voit ensemble, c'est au moment où ils enterrent leur père (Gn 35.29) ; ainsi, tous les plans qu'Esaü avait fomentés pour tuer Jacob après l'enterrement de leur père étaient oubliés.

Voyez toute la souffrance et la douleur que ces choix stupides ont entrainées pour les protagonistes, innocents et coupables. Comment apprendre à réfléchir, réfléchir, et réfléchir avant d'agir?