Comme nous l'avons vu, les gens ont envie de croire à une bonne nouvelle, et pas à une mauvaise. Ils voulaient croire, par exemple, le message d'Hanania, et pas celui de Jérémie. Aujourd'hui, la même chose arrive. Beaucoup insistent encore, par exemple, en disant que notre monde ne fera que s'améliorer avec le temps. Pourtant, même un athée comme Terry Eagleton voit combien cette idée est grotesque : " Si jamais il y eut un mythe pieux et une superstition naïve, c'est bien la croyance libérale rationaliste selon laquelle, à part quelques hoquets, nous sommes tous, sans interruption, en route vers un monde meilleur. Ce triomphalisme narquois est un vestige de l'époque héroïque du libéralisme, avec la montée des classes moyennes. Aujourd'hui, ce triomphalisme va de pair avec le cynisme, le scepticisme, ou le nihilisme dans lesquels une grande partie de cette honorable lignée a dégénéré. "

Bien que certains aspects de l'existence se soient améliorés, notre monde en lui-même ne nous offre que peu d'espoir, peu de consolation, en particulier à long terme. Si nous devons avoir un quelconque espoir réel, il doit se situer en quelque chose de divin, et non terrestre, en quelque chose de surnaturel, et non pas naturel. Et bien entendu, c'est de tout cela que parle l'Evangile : Dieu intervient de manière divine et surnaturelle dans notre monde et dans nos vies. Sans cela, qu'avons-nous d'autre, à part quelques Hanania en leurs mensonges?