MARDI 17 mars, 2015
12_ L’HUMILITÉ DES SAGES

Ni trop, ni trop peu


Ce texte (Pr 30.7-9) comporte la seule prière du livre des Proverbes. Ce n’est pas par hasard si cette requête suit immédiatement l’affirmation que Dieu est le grand Créateur (Pr 30.4) et la promesse de sa fidélité (Pr 30.5).

Lisez Proverbes 30.7-9.

Pourquoi quelqu’un poserait-il ces questions?

Avant de demander quoi que ce soit à Dieu, il est important de s’assurer que notre relation avec lui est solide. Si nous mentons, alors nous faisons comme si Dieu, qui sait toutes choses, n’existait même pas. C’est pourquoi la confession de notre péché est une condition au pardon (1 Jn 1.9). On ne peut pas tromper Dieu. Il nous voit exactement tels que nous sommes. Quand nous prions, cette posture dramatique de prostration qui consiste à s’allonger comme un mort dans la poussière (Lm 3.29) révèle non seulement notre révérence et notre humilité, mais démontre que nous avons conscience de notre nudité devant lui.

Dans Proverbes 30.8, l’auteur demande à Dieu de ne « donner » ni la pauvreté ni les richesses. La première fois que le verbe « donner » est employé dans la Bible en lien avec les humains, il s’agit du don divin de la nourriture (Gn 1.29). C’est pourquoi dans de nombreuses cultures, la nourriture est traditionnellement associée à la prière. Ce besoin fondamental, qui nous rend si dépendants du Dieu de la Création, place l’expérience de la prière au cœur de notre survie.

Les deux demandes n’ont pas pour objet l’équilibre du caractère humain. Elles convergent vers un objectif: la gloire de Dieu. Si nous avons trop peu, nous avons tendance à voler et à insulter. Si nous avons trop, nous ne ressentons pas notre besoin de Dieu et pouvons même en arriver à nier son existence. Il faut cependant remarquer que seule la dernière situation peut nous couper de Dieu. La première nous maintient en contact avec lui.

Le « Notre Père » contient la même double préoccupation :

(1) "Donne-nous aujourd’hui notre pain quotidien" (Mt 6.11, Colombe) nous donne assez pour nos besoins et pas plus, et

(2) "Ne nous laisse pas entrer dans la tentation" (Mt 6.13, Colombe) s’occupe de nos besoins.

Pensez à combien nous dépendons de Dieu. En quoi le fait de garder cela en permanence à l’esprit nous aide-t-il à grandir dans la foi ? Quels dangers surviennent lorsque nous oublions cette dépendance ?