« Y a-t-il parmi quelque homme sage et intelligent
? Quil montre ses uvres par une bonne conduite
avec la douceur de la sagesse » (Jc 3.13,
Ostervald).
« La douceur de la sagesse ? » Quest-ce
que cela peut bien vouloir dire?
Certains commentateurs croient que tout le chapitre 3 de
Jacques traite de tout ce qui qualifie (ou disqualifie)
les gens pour lenseignement. Naturellement, les hommes
« sages et intelligents » semblent de
bons candidats, mais la portée semble plus large,
incluant la congrégation dans son ensemble. La sagesse
décrite par Jacques ici et dans son épitre
nest pas cette sagesse intellectuelle tellement prisée
chez les Grecs et dans de nombreux pays occidentaux aujourdhui.
La sagesse se révèle plutôt dans la
conduite et la façon de vivre dun individu,
comme lindique le terme grec anastrophe traduit par
conduite (le même mot est employé dans 1
Tm 4.12, He 13. 2 1 P 1.15, 2.12). Nos actes et notre
conduite témoignent de notre degré de sagesse.
Jésus a enseigné la même chose, en disant
que « la sagesse a été reconnue
juste par ses enfants » (Mt
11.19, SG 21).
Chose intéressante, on trouve lexpression
traduite par « sages et intelligents » une seule
fois dans lAncien Testament; dans lavertissement
de Moïse à Israël pour quil observe
toutes les lois que Dieu avait ordonnées: «
Vous les observerez et vous les mettrez en pratique
; ce sera là votre sagesse et votre intelligence
aux yeux des peuples qui entendront parler de toutes ces
prescriptions; ils diront cette grande nation est
vraiment un peuple sage et intelligent »
(Dt 4.6).
A contrario, la source deau « amère
» mentionnée dans Jacques
3.11 produit une jalousie amère et un esprit
de rivalité (V 14, SG21) dans lEglise. Cette
dernière expression est traduite du mot grec eritheia,
qui concerne « la poursuite exclusive de ses intérêts
propres. » Ceslas Spicq, Theological Lexicon
of the New Testament (Hendrickson Publishers), vol.
2, p. 70. Voilà une attitude qui rappelle davantage
celle de Satan au ciel que celle qui devrait être
celle des chrétiens sur terre. À moins de
faire un choix conscient de mourir à soi-même
et dabandonner notre volonté au Seigneur, nous
courons tous le danger de faire preuve de ces mêmes
attitudes à propos desquelles Jacques met précisément
en garde.
Méditez sur lexpression « la douceur
de la sagesse » citez quelques situations dans
lesquelles, en ce moment, un peu de cette sagesse de votre
part serait très utile.