Des livres ont été écrits, et sont
encore écrits, dans le seul but de démontrer
que Jésus, lorsqu'il était sur la terre, détournait
les gens du sabbat du septième jour, soit pour qu'ils
observent le dimanche ou soit (comme c'est plus couramment
le cas aujourd'hui) pour qu'ils épousent l'idée
plus générale selon laquelle le septième
jour aurait été avantageusement remplacé
par un « repos » en Christ.
On
ne retrouve cependant aucune de ces options dans les récits
évangéliques sur Jésus et le sabbat.
Outre les raisons évidentes de tels livres (le besoin
de justifier le rejet du sabbat du septième jour
par la majorité du monde chrétien durant la
période couvrant le dix-septième et le dix-huitième
siècle), on avance que les guérisons sabbatiques
opérées par le Christ sonnaient le glas de
ce commandement.
Que
penser de ces arguments? L'examen attentif des activités
de Jésus le jour du sabbat montre le contraire de
ces conclusions théologiques.
Lisez
attentivement
Mt 12.1-13, en vous concentrant spécialement
sur la guérison opérée le sabbat. Ce
faisant, posez-vous les questions suivantes: « Dans
quel contexte cette guérison s'est-elle opérée?
Pourquoi Jésus l'a-t-il faite spécialement
ce jour-là? Quel point important soulignait-il explicitement?
»
Le
verset
7 est sans doute le verset clef, celui qui explique
tout. Là se trouve le point essentiel: il s'agit
de miséricorde, de bonté et d'amour pour autrui.
Correctement observé, le sabbat donne davantage l'occasion
de témoigner de la bonté et de la miséricorde
aux hommes démunis que les autres jours de la semaine,
lorsque nous sommes dans l'obligation de travailler. Le
problème, c'est que l'observation du jour du sabbat
avait été chargée par les hommes d'une
multitude de règles et de préceptes contraignants,
qui éloignaient les fidèles de son objectif
véritable: l'exercice de l'amour pour Dieu et pour
les hommes. L'amour, dit la Bible, est l'accomplissement
de la loi. Tout ce qui la déforme en niant l'amour,
ou qui agit à son encontre, doit être rejeté.
Le sabbat était devenu l'expression d'une loi sans
amour, c'est-à-dire d'un légalisme pur et
dur. Jésus se battait contre cela en guérissant
le sabbat.
On
peut constater la dureté du pouvoir religieux lors
de la guérison de l'aveugle de naissance (Jn
9). Examinez soigneusement le verset 16. Quelle loi
sans amour!
En
fait, si Jésus s'était servi de cette guérison
un sabbat pour commencer à détourner les gens
du sabbat du septième jour littéral, cela
aurait été certes, une bien étrange
façon de le faire.
De
quelles autres façons est-il possible dexprimer
la loi sans témoigner damour ?