Mercredi 15 février, 2012
7_ Le Seigneur du sabbat

« Jésus et le sabbat, première partie »



Des livres ont été écrits, et sont encore écrits, dans le seul but de démontrer que Jésus, lorsqu'il était sur la terre, détournait les gens du sabbat du septième jour, soit pour qu'ils observent le dimanche ou soit (comme c'est plus couramment le cas aujourd'hui) pour qu'ils épousent l'idée plus générale selon laquelle le septième jour aurait été avantageusement remplacé par un « repos » en Christ.

On ne retrouve cependant aucune de ces options dans les récits évangéliques sur Jésus et le sabbat. Outre les raisons évidentes de tels livres (le besoin de justifier le rejet du sabbat du septième jour par la majorité du monde chrétien durant la période couvrant le dix-septième et le dix-huitième siècle), on avance que les guérisons sabbatiques opérées par le Christ sonnaient le glas de ce commandement.

Que penser de ces arguments? L'examen attentif des activités de Jésus le jour du sabbat montre le contraire de ces conclusions théologiques.

Lisez attentivement Mt 12.1-13, en vous concentrant spécialement sur la guérison opérée le sabbat. Ce faisant, posez-vous les questions suivantes: « Dans quel contexte cette guérison s'est-elle opérée? Pourquoi Jésus l'a-t-il faite spécialement ce jour-là? Quel point important soulignait-il explicitement? »

Le verset 7 est sans doute le verset clef, celui qui explique tout. Là se trouve le point essentiel: il s'agit de miséricorde, de bonté et d'amour pour autrui. Correctement observé, le sabbat donne davantage l'occasion de témoigner de la bonté et de la miséricorde aux hommes démunis que les autres jours de la semaine, lorsque nous sommes dans l'obligation de travailler. Le problème, c'est que l'observation du jour du sabbat avait été chargée par les hommes d'une multitude de règles et de préceptes contraignants, qui éloignaient les fidèles de son objectif véritable: l'exercice de l'amour pour Dieu et pour les hommes. L'amour, dit la Bible, est l'accomplissement de la loi. Tout ce qui la déforme en niant l'amour, ou qui agit à son encontre, doit être rejeté. Le sabbat était devenu l'expression d'une loi sans amour, c'est-à-dire d'un légalisme pur et dur. Jésus se battait contre cela en guérissant le sabbat.

On peut constater la dureté du pouvoir religieux lors de la guérison de l'aveugle de naissance (Jn 9). Examinez soigneusement le verset 16. Quelle loi sans amour!

En fait, si Jésus s'était servi de cette guérison un sabbat pour commencer à détourner les gens du sabbat du septième jour littéral, cela aurait été certes, une bien étrange façon de le faire.

De quelles autres façons est-il possible d’exprimer la loi sans témoigner d’amour ?