Il
semble que David n'ait rien pu faire concernant le meurtre
d'Abner à l'époque, même s'il a porté
le deuil en public et réprimandé Joab. Voir
2
S 3.28-35. Pour éviter de futures représailles,
Joab a cherché à s'insinuer le plus possible
dans les grâces de David. Il s'est rendu indispensable.
Il était prêt à faire toutes les sales
besognes. Mais chercher à se rendre indispensable
plutôt que d'agir avec intégrité implique
souvent de violer sa propre conscience. Si cela arrive de
façon répétée, celle-ci s'affaiblira
jusqu'au moment où l'on deviendra incapable de réagir
quand cela s'avérera indispensable.
Le
péché brise également toute crédibilité.
On voit ce principe à l'uvre plusieurs fois
dans la vie de David. A cause de son péché
avec Bethsabée et contre Urie, David, même
s'il a été pardonné, était incapable
de discipliner ses fils. Quand son fils aîné
a violé sa demi- sur (2
S 13) et que le second est devenu un meurtrier (2
S 13.23-39), David a été impuissant, sachant
qu'il s'était rendu coupable de crimes semblables.
Lisez
2
S 11.15-25. Qu'indique ce passage sur Joab ?
Joab
avait le même problème. Le fait d'avoir sur
les mains le sang d'Abner l'a rendu incapable de réagir
de façon appropriée en sauvant la vie d'un
bon soldat et homme intègre. Joab a allongé
la liste de ses crimes en devenant, effectivement, l'assassin
d'Urie. Remarquez, dans 2
S 1.1. 17, que celui-ci n'a pas été la
seule victime. Joab a envoyé d'autres hommes avec
lui accomplir cette expédition insensée, dans
le but de rendre son assassinat plus authentique. Même
si l'on sait, d'après la vie de David, que Dieu est
miséricordieux et qu'il pardonne quand on se repent,
on doit supporter les conséquences de sa crédibilité
brisée et de son manque d'intégrité.
Dans
ce précédent exemple. Joab n'a fait qu'obeir
aux ordres de David. Lisez maintenant 2
S 18.5-15. Que nous indiquent ces versets sur son
comportement? Comment aurait-il pu justifier également
son geste?
Il
est intéressant de noter que Joab a suivi les ordres
de David, même quand ceux-ci violaient les commandements
de Dieu, mais il n'a eu aucun scrupule à désobéir
à l'ordre express du roi quand cela servait ses intérêts.
Apres tout, si Absalom avait mené à bien sa
révolte, Joab aurait sans doute été
tué lui-même (2
S 19.5, 6). Il semble que Joab ait poursuivi ses propres
intérêts avant toute chose.
N'est-il
pas facile de tomber dans ce même piege?