Mardi 7 decembre, 2010
11_La veuve de Sarepta

" Un total abandon "

(1 R 17.13-16)


Lisez 1 R 17.13-16. Quelle est la première chose qu'Elie a dite à la veuve et pourquoi ? Quel grand saut de la foi Elie faisait-il en lui demandant cela ?

Les veuves étaient, dans le meilleur des cas, des personnages marginaux dans le monde biblique. Notamment si elles n'avaient pas d'enfants adultes pour prendre soin d'elles, elles devenaient rapidement des victimes et n'avaient que peu de recours légal. Une veuve en période de sécheresse était encore plus démunie. Chaque famille luttait pour sa survie et se trouvait dans l'incapacité de faire l'aumône aux veuves pauvres. Or, il était demandé à cette femme de nourrir le prophète. Elle n'était certes pas la personne qu'il fallait, étant donné sa situation sociale et économique. Il n'y avait qu'une poignée de farine et un peu d'huile pour empêcher cette pauvre femme de mourir d'inanition.

Qui Elie lui a-t-il demandé de nourrir en premier? Quelles pensées lui ont sans doute traversé l'esprit quand elle l'a entendu faire cette requête ? Quelle sorte de foi a-t-elle dû avoir à ce moment-là ?

Dans de nombreuses cultures, il est requis de servir autrui avant de se servir soi-même. Quoi qu'il en soit, pour ajouter l'insulte à la souffrance, non seulement le prophète voulait de la femme quelque chose qu'elle ne pouvait lui donner, mais il voulait aussi qu'elle le serve en premier.

N'oubliez pas, tout au long de ce récit, que le prophète, en réalité, était le représentant de Dieu auprès de cette femme. En lui demandant son dernier pain, Elie l'invitait à faire le saut de la foi, à lui abandonner tout ce qui lui restait.

Donnez d'autres exemples dans la Bible où le Seigneur demande un abandon total. Voyez, par exemple, Gn 22.

Quand on offre tout ce qu'on possède à Dieu on est toujours gagnant à long terme. À l'origine, cette femme avait tout juste de quoi préparer un seul repas. En offrant celui-ci d'abord au prophète, elle, la païenne, a fait preuve d'une foi brute, plaçant sa confiance en ce qu'elle ne pouvait ni voir ni comprendre. N'est-ce pas, d'une certaine manière, ce qu'est réellement la foi (voir He 11.1) - placer sa confiance en un Dieu qu'on ne voit pas et en des promesses qu'on ne comprend pas pleinement? Le plus incroyable, c'est que cette femme n'était même pas israélite, elle venait d'une nation païenne qui pratiquait un culte d'une façon dégradante. Et pourtant, Dieu est parvenu à s'adresser à elle (voir 1 R 17.9) et celle-ci lui a répondu par un acte de foi, agissant comme il le lui avait ordonné, même si agir ainsi semblait insensé d'un point de vue humain.

Quand, pour la dernière fois, avez-vous témoigné d'une foi sans faille, en plaçant votre confiance dans ce que vous ne pouviez ni voir ni comprendre ? Quelles leçons en avez-vous retirées ?