Dimanche 5 decembre, 2010

11_La veuve de Sarepta

" À Sarepta "


Si notre récit commence au moment où Dieu a donné l'ordre au grand prophète Elie de se rendre à Sarepta, il est bon de se rappeler pourquoi. Le royaume d'Israël s'adonnait à l'idolâtrie. Le culte de Baal était devenu la religion officielle. Dieu avait dramatiquement " défié " le dieu des orages en déclarant, par l'intermédiaire du prophète Elie, qu'il n'y aurait plus ni rosée ni pluie (1 R 17.1).

N'est-il pas ironique que Dieu indique à un royaume qui adorait le dieu des orages qu'il n'y aurait plus de pluie ? Qu'est-ce que cela nous enseigne sur la puissance de Dieu au sein de notre monde, contrairement à toute autre puissance? Voir aussi Ps 86.8; Jr 10.6; He 1.1-3; Jb 38.

Elie se cachait " près de l'oued Kerith " (1 R 17.3) tandis que la nation israélite souffrait d'une sécheresse catastrophique. Dès que l'oued fut à sec, Dieu donna l'ordre au prophète de se rendre à Sarepta (1 R 17.1-9).

Dieu a donné l'ordre à Elie de quitter Israël pour se rendre dans un pays étranger. Sarepta était située sur la côte méditerranéenne, entre Tyr et Sidon. Elle se trouvait en territoire phénicien, d'où était issue la terrible reine Jézabel. Baal était l'une des principales divinités de la Phénicie et Jézabel, en tant qu'épouse du roi Achab, avait activement introduit le culte de Baal en Israël. Dans l'Antiquité, on pensait que les dieux appartenaient à une ville ou à une région spécifique. Sarepta, située à l'étranger, était présumée être loin de la zone d'influence du Seigneur. Les habitants de cette nation païenne étaient donc supposés être eux aussi loin de la portée de Dieu. Personne, pourtant, n'est hors de son atteinte. Au cœur même du culte de Baal, Dieu va faire connaitre sa présence et sa puissance.

Il est important de noter que Dieu va se servir des besoins du prophète pour toucher une femme vivant dans la lointaine Sarepta. Les croyants en Jésus que nous sommes n'ont pas besoin de se montrer parfaits face à leur entourage. Il n'est pas nécessaire de cacher nos problèmes ou prétendre que nous n'avons aucun besoin, parce que, comme nous le savons tous, ce n'est pas vrai. En tant que chrétiens il nous arrive de souffrir et nous avons par moments besoin de la consolation et de l'aide d'autres personnes qui, parfois, ne partagent pas forcement notre foi ou ne sont pas du tout croyantes.

Pourquoi est-il faux de dire que nous manquons de foi lorsque nous recherchons l'aide d'autrui ? Comment, grâce à nos besoins, révéler aux autres la bonté et le caractère de Dieu ?