Les chrétiens sont exhortés
à ne pas aimer le monde. Comment les Écritures
définissent-elles ce mot? Jn
12.19; 15.19; Ac 17.24; Rm 1.20; Col 2.8; 1 Tm 6.7; Jc 4.4;
Ap 11.15.
Le grec kosmos (traduit par "monde")
désigne l'univers, la terre, l'humanité, notre
sphère d'existence et tout mode de vie opposé
à Dieu. Ce mot apparaît plus de vingt fois
dans 1 et 2 Jean. L'apôtre nous dit que le monde a
besoin de salut (1
Jn 4.14), mais qu'il est hostile à Dieu et à
son peuple Jn
3.13). Il est "au pouvoir du Mauvais" (1
Jn 5.19) et les faux prophètes, les antichrists
et les imposteurs (1
Jn 4.1, 3; 2 Jn 1.7) en font partie. Il n'y a pas de
mal en soi à posséder des biens matériels,
mais il faut les partager avec ceux qui sont dans le besoin
(1
Jn 3.17). Enfin, le monde doit être vaincu (1
Jn 5. 4,5). On le voit, dans les épîtres
de Jean, le mot monde a surtout un sens négatif,
parce que le monde est en révolte contre Dieu.
La tension qui apparaît dans les Écritures
à propos de notre relation au monde est intéressante
à noter. D'un côté, on nous dit de ne
pas aimer le monde et, de l'autre, la Bible déclare
ouvertement que Dieu aime le monde (Jn 3.16). Par ailleurs,
on nous recommande de ne pas aimer les choses de ce monde,
alors que nous sommes exhortés maintes et maintes
fois à aimer les hommes -- or ceux-ci sont bel et
bien dans le monde!
Comment percevez-vous cette tension? Comment aimer les
hommes sans aimer le monde, alors que celui-ci est avant
tout composé de gens? En dehors des êtres humains,
existe-t-il des choses appartenant au monde que nous pouvons
aussi aimer? Si oui, lesquelles?
La fin
du verset 15 et le verset 16 nous aident à comprendre
ce que Jean avait à l'esprit. En fait, il ne dit
pas que nous devons haïr les êtres humains ou
nous désintéresser de notre planète
terre, mais plutôt que nous devons dédaigner
tout ce qui, dans ce monde, peut, si nous nous y attachons,
nous empêcher de connaître et de faire l'expérience
de l'amour de Dieu. En d'autres termes, nous devons nous
tenir éloignés des choses du monde qui nous
empêchent d'avoir avec Dieu une relation salvatrice.
Soyez honnête avec vous-même, même
si c'est douloureux : quelles choses du monde, que vous
savez être mauvaises, aimez-vous ? Y a-t-il des choses
du monde qui, en soi, ne sont pas mauvaises mais que vous
aimez plus que Dieu ? Quel est le prix à payer pour
y renoncer ?