La formule: "À ceci nous savons..."
apparaît deux fois dans le passage ci-dessus. Mais
que savent donc les chrétiens, d'après Jean?
Premièrement, ils savent qu'ils sont
parvenus à connaître Dieu (verset
3) et, deuxièmement, qu'ils sont en lui (verset
5). Si l'on considère ce qui est en jeu -la vie
ou la destruction éternelle (voir Jn
5.29) ce sont là des choses essentielles à
connaître, n'est-ce pas?
Mais en même temps, prenons garde de
ne pas faire de la connaissance elle-même le moyen
du salut. En fait, c'est précisément à
ce genre d'hérésie que Jean s'attaque ici
- et dans d'autres passages: l'idée selon laquelle
la connaissance est en soi source de rédemption.
La connaissance, ou gnosis, était
fondamentale dans la religion antique, et c'était
un concept important dans le monde religieux des premiers
siècles de notre ère. C'est probablement vers
le IIe siècle qu'il s'est répandu parmi les
chrétiens sous la forme d'une hérésie
bien acceptée: le gnosticisme. Cette philosophie
ne s'embarrassait pas de moralité. L'accent était
mis sur l'expérience mystique ainsi que sur des mythes
fantaisistes concernant Dieu et la nature de l'homme. Le
salut se gagnait par l'initiation à ces connaissances
ésotériques plutôt que par une relation
avec le Seigneur basée sur la foi.
Qu'indiquent les textes suivants à
propos de la notion de "connaissance" dans le
Nouveau Testament? Mt
13.11; Lc 1.34, 77; Jn 17.3; Rm 3.20; 1 Co 8.1; 1 Tm 2.4;
2 P 3.1, 8; 1 Jn 4.8.
Dans le Nouveau Testament, les mots connaître/connaissance
ont un sens théorique et théologique. Mais
ils expriment aussi une relation. Connaître Dieu signifie
avoir - avec lui une relation intime. L'obéissance,
l'amour, le fait de renoncer au péché témoignent
de l'existence d'une telle relation. Les aspects théoriques
et expérimentaux de la connaissance doivent aller
de pair.
S'il emploie souvent le verbe connaître, Jean s'abstient,
semble-t-il, d'utiliser le mot connaissance. Sans doute
évite-t-il le terme le plus technique pour qu'il
n'y ait pas confusion avec le gnosticisme.
Connaissez-vous le Seigneur ou savez-vous seulement
des choses sur lui ? Quelle est la différence fondamentale
entre les deux ? Et surtout, si vous êtes dans le
deuxième cas, comment changer et pourquoi est-il
si important, de changer?