> LA " COLOMBE " S'ENFUIT
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Dieu donne un commandement Jonas qui, plutôt que d'obéir, cherche
à s'enfuir. Il est difficile d'imaginer un antagonisme plus net
que ce qui nous est indiqué ici en un seul verset (Jon 1.3) Chacun
des verbes du verset révèle ce que fait Jonas pour échapper au Seigneur
et à la tâche que celui-ci attend de lui.
Etudiez les verbes dans Jon 1.3. << Jonas se leva pour
s'enfuir >> (Bible Segond Révisée, c'est nous qui soulignons
; le verbe << se leva>> ici vient de la même racine que celle
utilisée au moment de l'appel divin, quand le Seigneur lui dit :
" Lève-toi, va à Ninive " - c'est nous qui soulignons.)
Il descend à Jaffa, il trouve un bateau, il paie
le prix du transport et il embarque. Toute cette activité
effrénée avait pour but avéré d'échapper à l'ordre de Dieu. L'auteur
du récit souligne subtilement la détermination de Jonas à fuir.
Dans Jon
1.3, quelle expression, donnée au début du verset, est reprise
à la fin? Pourquoi, à votre avis?
Il est dit deux fois dans ce seul verset que Jonas s'est enfui
" loin de la présence de l'Eternel. " (La Bible du Semeur)
Une fois suffisait. Cependant, la répétition de cette expression
au sein d'un même verset oblige le lecteur à réfléchir à l'ironie
de la situation de quiconque, sans parler d'un prophète, imagine
pouvoir fuir loin de la présence du Seigneur!
Plus que tout autre, Jonas - qui connnissait le Seigneur, adorait
le Dieu d'Israël et savait qu'il était le Créateur du ciel, de la
terre et de la mer (voir
Jon 1.9) - aurait dû comprendre l'inutilité de son geste. Ce
n'était pas comme s'il avait servi quelque divinité locale et païenne
dont le " pouvoir " s'arrêtait à la frontière.
Au contraire, et comme lui-même le confessait, il connaissait
la puis- sance du Dieu qu'il disait servir. Et portant, il s'est
enfui ! A quoi pensait-il donc?
Il est facile, bien sûr, en considérant Jonas, de secouer la tête
avec réprobation. Comment a-t-il pu faire quelque chose d'aussi
stupide ? Pourtant, de quelles façons subtiles cherchons-nous
à agir de même? Peut-être ne nous enfuyons-nous pas, en tout cas
physiquement, " hors de la présence du SEIGNEUR. (TOB), car
c'est là quelque chose d'im- possible. Mais comment nous " séparons-nous
" du Seigneur, soit ouver- tement, soit, peut-être, sans le vouloir?
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