Lisez Actes 7.1-53. Que disait Etienne à ses accusateurs ?
Les accusations portées contre Etienne ont entrainé
son arrestation et son procès devant le sanhédrin. D'après
la tradition juive, la loi et les services du temple étaient
deux des trois piliers sur lesquels le monde repose, le dernier étant
les bonnes uvres. Le simple fait d'insinuer que les cérémonies
mosaïques étaient dépassées était
véritablement considéré comme une attaque contre
l'élément le plus sacré dans le judaïsme.
D'où l'accusation de blasphème (Ac 6.11). La réaction
d'Etienne constitue le discours le plus long d'Actes, ce qui indique
en soi son importance.
À première vue, ce discours semble n'être rien
d'autre qu'une récitation un peu rébarbative de l'histoire
d'Israël. Cependant, nous devrions comprendre ce discours en lien
avec l'alliance vétérotestamentaire et la manière
dont les prophètes utilisaient sa structure quand ils devenaient
des réformateurs spirituels appelant Israël à revenir
à ses conditions. Quand cela arrivait, ils employaient parfois
le mot rîb en hébreu, dont la meilleure
traduction est probablement " procès de l'alliance
", pour exprimer l'idée de Dieu qui entreprend une action
en justice contre son peuple, à cause de leur échec à
garder l'alliance.
Dans Michée 1-2 par exemple, rîb apparaît
trois fois. Puis, suivant le modèle de l'alliance au Sinaï
(Ex
20-23), Michée rappelle au peuple les actions puissantes
que Dieu a accomplies en leur faveur (Mi
6.3-5), les modalités et violations de l'alliance (Mi
6.6-12), et enfin les malédictions associées aux
violations (Mi
6.13-16). Le discours d'Etienne se place probablement dans ce contexte.
Quand on lui demande d'expliquer ses actes, il ne fait aucun effort
pour réfuter les accusations ni défendre sa foi. À
la place, il élève la voix, comme les prophètes
d'autrefois quand ils intentaient le rîb de Dieu
contre Israël. Son long examen de la relation passée entre
Dieu et Israël était censé illustrer leur ingratitude
et leur désobéissance.
En effet, à partir d'Actes
7.51-53, Etienne n'est plus l'accusé, mais l'avocat prophétique
de Dieu qui présente le procès de l'alliance de Dieu
contre ces dirigeants. Si leurs pères étaient coupables
d'avoir tué les prophètes, eux l'étaient d'autant
plus. Le glissement de " nos pères "
(Ac
7.11, 19,38,44,45) à " vos pères
" (Ac
7.51) est important : Etienne se désolidarise de son peuple
et prend position pour Jésus. Le prix à payer allait
être considérable. Mais ses paroles ne trahissent aucune
peur, aucun regret.
Quand pour la dernière fois, vous a-t-il fallu prendre
position pour Jésus de manière ferme et déterminée
? L'avez-vous fait, ou bien avez-vous tergiverse ? Dans ce dernier
cas, qu'est-ce qui doit changer ?