La lutte que Paul décrit n'est pas la lutte de tout être humain. Elle concerne spécifiquement le conflit intérieur qui existe chez le chrétien. Les humains sont nés pour vivre en accord avec les désirs de la chair (Rm 8.7). Ce n'est donc que lorsque nous sommes nés de nouveau par l'Esprit qu'un véritable conflit spirituel commence à se faire jour (Jn 3.6). Cela ne veut pas dire que les non-chrétiens ne passent jamais par certains conflits moraux. Pas du tout. Mais même ces conflits-là sont au final des effets de l'Esprit. En revanche, la lutte du chrétien prend une nouvelle dimension, car le croyant possède deux natures qui sont en guerre l'une contre l'autre, la chair et l'Esprit.

Tout au long de l'histoire, les chrétiens ont soupiré pour être délivrés de cette lutte. Certains ont cherché à y mettre fin en se retirant de la société, tandis que d'autres ont prétendu que la nature pècheresse pouvait être anéantie par quelque grâce divine. Les deux tentatives sont peu judicieuses. Nous pouvons certes soumettre les désirs de la chair par la puissance de l'Esprit, mais le conflit se poursuivra de différentes manières jusqu'à ce que nous recevions un nouveau corps au retour de Jésus. Fuir la société ne sert à rien, car où que nous allions, nous portons la lutte en nous, et il en sera ainsi jusqu'à notre mort ou bien jusqu'au retour de Jésus.

Quand Paul écrit dans Romains 7 que le conflit intérieur du chrétien l'repêche de faire ce qu'il veut, il souligne l'ampleur de ce conflit. Du fait que nous possédons deux natures, nous sommes littéralement dans les deux camps à la fois. La partie spirituelle en nous désire ce qui est spirituel, et déteste la chair. La partie charnelle en nous, cependant, aspire aux choses de la chair, et s'oppose à ce qui est spirituel. L'âme convertie est trop faible pour résister à la chair par elle-même. Alors notre seul espoir est de soumettre la chair en prenant chaque jour la décision de se mettre du côté de l'Esprit " contre notre moi pécheur ". Voilà pourquoi Paul insiste autant pour que nous choisissions de marcher par l'Esprit.

D'après votre propre expérience de la bataille qui fait rage entre ces deux natures, quel conseil donneriez-vous à un chrétien qui essaie d'accepter cette lutte sans fin avec le moi ?