Beaucoup considèrent que l'interprétation que fait
Paul de l'histoire d'Israël dans Galates
4.21-31 constitue le passage le plus difficile de sa lettre. C'est
un argument hautement complexe qui suppose une grande connaissance
des acteurs et de l'histoire de l'Ancien Testament. Première
étape pour comprendre ce passage : comprendre un minimum la
notion vétérotestamentaire centrale dans l'argument de
Paul, la notion d'alliance.
En hébreu, le mot traduit par " alliance "
est berit. Ce mot apparait près de 300 fois dans l'Ancien
Testament et fait référence à un contrat, un accord
ou un traité. Pendant des milliers d'années, les alliances
définissaient les relations entre les gens et les peuples dans
tout le Proche-Orient ancien. On tuait souvent un animal pour conclure
une alliance (littéralement : " couper "). Le fait
de tuer des animaux symbolisait ce qui arriverait à l'une des
parties si elle ne tenait pas ses promesses et ses obligations dans
le cadre de l'alliance en question.
" Depuis Adam jusqu'à Jésus, Dieu a traité
avec l'humanité à travers une série de promesses
qui concernaient un Rédempteur à venir et qui culminaient
dans l'alliance davidique (Gn
12.2, 3 ; 2 Sm 7.12-17 ; Es 11). Aux enfants d'Israël alors
captifs à Babylone, Dieu promit une "nouvelle alliance"
plus effective (Jr
31.31-34) en lien avec la venue du Messie davidique (Ez
36.26-28 ; 37.22-28). "30
Quel était le fondement de l'alliance originale entre Dieu
et Adam dans le jardin d'Eden avant le péché ? Gn
1.28 2.2, 3,15-17.
Le mariage, le travail physique et le sabbat faisaient partie des
clauses générales de l'alliance conclue à la Création,
mais son point de mire était un commandement de Dieu : ne pas
manger du fruit défendu. La nature fondamentale de l'alliance
était : " Obéissez et vivez ! "
Leur nature ayant été créée en harmonie
avec Dieu, le Seigneur ne leur demandait pas l'impossible. L'obéissance
était la tendance naturelle de l'humanité. Mais Adam
et Eve ont choisi de faire ce qui n'était pas naturel et, par
cet acte, ils ont non seulement rompu l'alliance de la Création,
mais ils ont rendu ses clauses impossibles à garder pour des
humains désormais corrompus par le péché.
30. Hans K. La Rondelle, Our Creator Redeemer [Notre Créateur
Rédempteur], Andrews University Press, Berrien Springs, Michigan,
2005, p. 4.