Dans un débat sur la question de la foi et de la raison, l'auteur
John Hedley Brooke a évoqué le philosophe allemand Emmanuel
Kant (1724-1804) et sa tentative de comprendre les limites de la connaissance
humaine, en particulier en ce qui concerne les voies de Dieu.
Pour Kant, " la question de la justification des voies de Dieu
envers l'homme était une question de foi, et non de connaissance.
En guise d'exemple de posture authentique face à l'adversité,
Kant a choisi Job, qui avait été dépouillé
de tout, mis à part de sa conscience tranquille. Se soumettant
au décret divin, il avait eu raison de résister aux conseils
d'amis qui avaient tenté d'expliquer ses malheurs. Toute la force
de la position de Job résidait dans ce qu'il savait désormais
: ce que Dieu faisait en lui infligeant tous ces malheurs ".
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Ces hommes dans le livre de Job, et maintenant Elihou, pensaient pouvoir
expliquer ce qui était arrivé à Job par une simple
relation de cause à effet. La cause, c'était le péché
de Job. L'effet, sa souffrance. Difficile de faire plus évident,
plus valide théologiquement et plus rationnel, non?
Pourtant, leur raisonnement était faux, et c'est une leçon
importante la réalité et le Dieu qui a créé
et qui maintient cette réalité ne suivent pas forcément
notre compréhension de la manière dont Dieu et le monde
qu'il a créé fonctionnent.
Comme nous l'avons vu,
tout au long des discours interminables sur la malheureuse situation de
Job et sur ses causes, le diable n'a pas été mentionné
une seule fois. Pourquoi cela ? Qu'est-ce que cela nous indique sur les
limites de la compréhension de ces hommes, malgré toutes
les vérités qu'ils avaient? Que nous enseigne leur ignorance
sur notre propre ignorance, malgré toutes les vérités
que nous avons?
"Lorsque nous prenons
en main la direction de nos affaires personnelles, comptant sur notre
propre sagesse pour réussir, et cherchons à les porter sans
son aide, nous nous chargeons d'un fardeau que Dieu ne nous destinait
pas. [...] Mais si nous croyons vraiment que Dieu nous aime et qu'il désire
notre bien, nous cesserons de nous agiter au sujet de l'avenir. Nous nous
abandonnerons à lui comme un enfant s'abandonne à son père
qui l'aime. Nos soucis et nos tourments s'évanouiront alors car
nos désirs devenus conformes à la volonté de Dieu
se confondront avec elle. "31
Comment apprendre à
vivre ce genre de confiance et de foi ? Autrement dit, quels choix faisons-nous
aujourd'hui qui peuvent soit fortifier soit affaiblir notre foi?
30 Science and religion, New York: Cambridge University Press, 2006, p.
207, 208.
31 Ellen G. White, Heureux ceux qui, p. 107, 108