mercredi, 10 novembre, 2010
7- Abiathar le prêtre

" Le choix d'Abiathar "


On ne nous dit rien des opinions personnelles d'Abiathar ni de sa vision politique ou religieuse. Toutes ses paroles sont rapportées comme étant celles que Dieu adressait à David. Mais ses actes étaient plus parlants que ses paroles. Même si rien n'est dit sur celles-ci, le simple fait de sa présence est en soi une puissante déclaration.

A l'époque de David le fils premier-né était traditionnellement considéré comme le principal héritier. Dans le cas d'un roi, cela signifiait que le fils premier-né héritait du trône. Dieu, cependant, n'est pas lié par les traditions. En fait, au cours de l'histoire d'Israël, il a souvent écarté les premiers pour en appeler d'autres, parfois par décret divin, parfois par le biais des circonstances ou le choix des hommes eux-mêmes. Voir Gn 4.1-5 ; 21.8-12 ; 25.21-34 ; 48.8-19 ; 1S 16.6-12.

Lisez 1 R 1.1-8. Pour quelle raison Abiathar qui avait été si loyal envers David, a-t-il agi ainsi?

Salomon n'était pas le fils le plus âgé et, donc, selon la tradition, ne devait pas succéder à son père comme roi. Le fils ainé, Amnon, avait été tué par son frère Absalom, qui lui-même avait été tué lors de l'échec de son coup d'Etat. Maintenant, le quatrième fils, Adonija, pensait que le trône lui revenait légitimement. Il s'est réuni avec Joab et Abiathar, qui lui ont accordé leur soutien (1 R 1.7).

Salomon était plus jeune qu'Adonias et ses origines familiales étaient honteuses. Sa mère n'était autre que Bethsabée, l'ancienne femme d'Urie le Hittite, qui avait été tué pour couvrir l'adultère que David avait commis avec elle. Malgré tout, Salomon était aimé de Dieu (2 S 12.24) et il était clair que celui-ci l'avait choisi pour succéder à David (1 Ch 22.9, 10). Peut-être Abiathar se sentait-il incapable d'affronter le scandale public que ce choix embarrassant causerait, aussi s'est-il fié à la tradition plutôt qu'à la volonté de Dieu.

La tradition a quelque chose de rassurant, dans la mesure où elle nous invite de réfléchir à propos de la volonté de Dieu. Il est beaucoup plus facile et plus confortable de se dire: " C'est toujours ainsi que l'on a agi."

Nous arrive-t-il souvent d'opposer la tradition aux directives divines ? Mais par ailleurs, pourquoi devons-nous nous garder de juger automatiquement certaines choses comme de simples " traditions " en les rejetant ?