Paul associe le fait de porter les fardeaux à l'accomplissement
de la loi du Christ. Que veut-il dire par " la loi du Christ "
? Ga
5.14; 6.2 ; Jn 13.34; Mt 22.34-40.
Cet emploi que fait Paul de l'expression " la loi du Christ
" (ton nomon tou Christou) n'apparaît nulle part ailleurs
dans la Bible, bien qu'il emploie une expression similaire dans 1
Corinthiens 9.21 (nnomos Christou). Cette singularité a
donné lieu à un certain nombre d'interprétations
différentes. Certains affirment, à tort, que c'est une
preuve que la loi de Dieu donnée au Sinaï a été
remplacée par une loi différente, la loi du Christ.
D'autres affirment que le mot " loi " signifie simplement
" principe " général (voir
Rm 7.21), autrement dit, en portant les fardeaux les uns des autres,
nous suivons l'exemple de Jésus. Cette dernière interprétation
n'est pas dépourvue de pertinence, mais le contexte ainsi que
la terminologie similaire avec Galates
5.14 sous-entendent qu' " accomplir la loi du Christ "
est une autre façon de dire " accomplir la loi morale
par l'amour ". Paul a montré plus tôt dans sa
lettre que la loi morale n'a pas été abrogée avec
la venue du Christ. La loi morale interprétée par l'amour
continue bien de jouer un rôle important dans la vie chrétienne.
C'est le modèle de ce que Jésus a enseigné lors
de son ministère terrestre et qu'il a également pratiqué
toute sa vie et même dans sa mort. En portant les fardeaux des
autres, non seulement nous suivons l'exemple de Jésus, mais
nous accomplissons aussi la loi.
Ces textes soulèvent une autre question : la contradiction
apparente entre Galates 6.2 et 6.5. Mais ce problème est facilement
résolu lorsqu'on se rend compte que Paul emploie deux mots différents
pour décrire deux situations différentes. Comme nous
l'avons déjà vu, le mot pour " fardeau " au
verset 2 (baros) concerne une lourde charge que l'on doit porter sur
une longue distance. Le mot phortion au verset 5, cependant, concerne
la cargaison d'un navire, le sac à dos d'un soldat, ou même
un enfant dans le ventre de sa mère. Les premiers fardeaux peuvent
être laissés de côté, mais pas ces derniers.
Une femme enceinte doit porter son enfant. Comme le sous-entend cet
exemple, il y a des fardeaux que les gens peuvent nous aider à
porter, mais il en est d'autres qu'aucun humain ne peut porter, comme
une conscience coupable, la souffrance et la mort. Dans ces cas-là,
nous devons compter sur l'aide de Dieu seul (Mt
11.28-30).
Pour certains fardeaux, vous pouvez trouver de l'aide auprès
d'autres personnes, mais pour d'autres, vous devez les déposer
devant Dieu seul. Comment apprendre à donner au Seigneur ce
que vous ne pouvez tout simplement pas porter seul ?