VENDREDI
18 Novembre, 2016
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Nous avons commencé l'étude de cette semaine avec Albert
Camus, qui a beaucoup écrit sur sa difficulté à
trouver des réponses, non seulement à la question de la
souffrance, mais à la question du sens de la vie en général,
que la souffrance ne faisait que rendre plus problématique. Comme
la majorité des athées, il n'a pas beaucoup avancé.
Sa citation la plus célèbre le montre bien : "
Il n'y a qu'un problème philosophique vraiment sérieux,
c'est le suicide. Juger que la vie vaut ou ne vaut pas la peine d'être
vécue, c'est répondre à la question fondamentale
de la philosophie "25
Une chose est sure, cette question de la souffrance humaine n'est pas
une question facile. Le livre de Job nous dévoile un tableau d'ensemble
insoupçonné, plus grand que ce que nous aurions pu voir
autrement. Mais même après avoir lu tout le livre, beaucoup
de questions demeurent sans réponse. Cependant, il y a une différence
cruciale entre ceux qui, sans Dieu, cherchent désespérément
des réponses à la question de la souffrance, et ceux qui
font la même chose, mais avec Dieu. C'est vrai que la question
de la souffrance et de la douleur se complique encore quand vous croyez
en l'existence de Dieu, à cause des problèmes inévitables
que son existence entraîne en présence du mal et de la souffrance.
D'un autre côté, nous avons ce que des athées comme
Camus n'ont pas, c'est-à-dire l'espoir d'une réponse et
d'une solution (nous savons que, plus tard dans sa vie, Camus voulut
se faire baptiser, mais il fut tué dans un accident de voiture).
Nous avons l'espérance que " Dieu essuiera toute larme
de leurs yeux, la mort ne sera plus, et il n'y aura plus ni deuil, ni
cri, ni douleur, car les premières choses ont disparu
" (Ap 21.4). Prenons le cas de quelqu'un qui ne croit pas en cette
promesse ni à celles, nombreuses, qui se trouvent dans la Bible.
En tous les cas, la vie ne serait-elle pas plus belle dès à
présent, en ayant cette espérance ? Plutôt que vivre
avec la perspective d'une existence faite d'épreuves et de difficultés,
se terminant par une mort éternelle, sans que rien de tout cela
ne rime à quoi que ce soit ?
o Les gens avancent souvent l'argument suivant concernant
la question du mal : Eh bien, c'est vrai, le mal est présent dans
le monde, mais il y a aussi du bien, et le bien l'emporte sur le mal.
La première question serait donc : Comment sait-on que le bien
remporte sur le mal ? Sur quelles bases fait-on cette comparaison ? La
deuxième question serait : Admettons que ce soit vrai, quel est
l'intérêt de cette idée pour Job (ou d'autres) en
pleine souffrance ? La philosophe allemand Arthur Schopenhauer a donné
un exemple puissant pour briser toute cette notion d'un quelconque équilibre
entre le bien et le mal dans ce monde actuel. " On dit que le
plaisir dans ce monde, écrit-il, surpasse la douleur, ou enfin,
qu'il y a même un équilibre entre les deux. Si le lecteur
souhaite vérifier tout de suite la véracité de cette
déclaration, qu'il compare les sentiments respectifs de deux animaux,
l'un étant en train de manger l'autre. " Comment répondriez-vous
à cette idée selon laquelle, d'une manière ou d'une
autre, le bien s'équilibre avec le mal ?
25 Le mythe de Sisyphe, Paris : Gallimard, 1942.
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