Cela ne fait aucun doute : le monde a besoin de ce que
nous avons reçu en Christ. Il n'y a rien à rien en nous-mêmes
qui donne de l'importance à ce que nous avons. C'est que nous
avons reçu en Christ qui nous pousse à nous tourner vers
les autres. Et ç'est précisément parce que nous
avons tant reçu que nous sommes appelés à nous
tourner vers ceux qui n'ont pas cela. " Vous avez reçu
gratuitement, donnez gratuitement ". (Mt 10.8.)
Lisez Philippiens
2.13-15. Que nous dit-on ici ? En quoi cela cadre-t-il avec
notre appel à atteindre les autres sans chuter nous-mêmes
?
Nous devons prendre garde à ne pas chercher à nous
protéger du monde au point de ne jamais entrer en contact avec
les âmes qui y vivent. Il est très facile de rester dans
notre zone de confort spirituelle et théologique et de devenir
des asociaux spirituels. Cela peut entraîner une religion égocentrique.
À titre d'exemple, les églises locales ne consacrent-elles
pas souvent plus d'énergie à se battre sur des questions
de style de louange ou sur des doctrines, qu'elles n'en consacrent
pour atteindre ce monde qui se meurt ? Robert Linthicum, dans son livre
Empowering the Poor (p. 21-30), décrit trois catégories
d'église :
(1) L'église dans la cité (communauté)
: cette église n'a quasiment aucun contact
avec la population. Le gros de l'activité de l'église
consiste à répondre aux besoins de ses membres.
(2) L'église pour la cité (communauté).
Cette église sait qu'elle doit s'impliquer dans le ministère
envers la population. Elle devine ses besoins sans poser la question
aux habitants qu'elle sert. Puis elle leur présente des programmes.
Son ministère risque d'être hors sujet, la population
ne sera pas partie prenante.
(3) L'église avec la cité (communauté).
Cette église fait une analyse démographique pour comprendre
ceux qu'elle sert. Les membres se mêlent aux personnalités
et aux habitants, et leur demandent quels sont leurs besoins réels.
Leur service à la population a plus de chances d'être
pertinent et bien accueilli, car cette dernière a déjà
apporté sa contribution et fait donc confiance au projet. Cette
église se joint à la population dans sa lutte pour savoir
quel genre de quartier elle veut, et elle est partenaire de la population
pour atteindre cet objectif. Une telle église s'implique dans
les associations locales et peut aider les habitants s'il manque certains
services. Dans ce partenariat, tous sont parties prenantes, et répondent
ainsi à de vrais besoins.
25 Ellen G. White, Selected Messages, volume 3, p. 231.