Tout au long de l'histoire, les humains ont fait la
guerre. Il y a quelque chose dans la nature humaine qui pousse des
groupes de gens à vouloir piller et massacrer d'autres groupes.
Dans un livre consacré à son père, le philosophe
britannique Bertrand Russell, Katherine Taft a évoqué
la préoccupation de son père au moment de la Première
Guerre mondiale : la perspective de faire la guerre à l'Allemagne
avait poussé des foules en liesse dans les rues d'Angleterre.
" Il avait grandi dans cette croyance victorienne optimiste
dans le progrès automatique, avec la confiance que le monde
entier suivrait, en son temps, la voie sage des Anglais, et abandonnerait
la brutalité pour un gouvernement autonome éclairé.
Et voilà que tout à coup, il voyait ses propres compatriotes
bien-aimés danser dans les rues devant la perspective de massacrer
un grand nombre d'êtres humains qui avaient le malheur de parler
allemand. " 17
Multipliez cette même idée tout au long de l'histoire
parmi quasiment tous les peuples, et la réalité de la
nature humaine déchue nous apparaît sous l'une de ses
formes les plus tragiques et les plus conséquentes.
Cependant, dans la majorité de ces guerres humaines, personne
ne connaissait l'issue à l'avance. Les gens allaient se battre
sans savoir s'ils seraient dans le camp des vainqueurs ou des vaincus.
Dans la " vision guerrière " de notre cosmos,
nous avons un grand avantage : nous savons quel camp a déjà
gagné. Christ a remporté la victoire décisive
pour nous. Après la Croix, il n'y avait plus aucun doute quant
à l'identité du vainqueur, ni celle des personnes qui
pouvaient prendre part aux fruits de cette victoire. La cause de Satan
est bien une cause perdue.
Que nous indiquent les textes suivants sur l'issue du grand conflit
? He
2.14 ; 1 Co 15.20-27 ; Ap 12.12 ; 20.10.- Mt 10.4 ;
De la même manière que Satan a perdu la guerre au ciel,
il a également perdu la guerre sur terre. Mais avec haine et
vengeance, il traque encore ceux qu'il peut dévorer (voir 1
P 5.8). Même si la victoire de Christ est complète,
la bataille fait encore rage, et notre seule protection est de nous
placer, corps et âme, du côté des vainqueurs. Et
c'est par nos choix de tous les jours que nous pouvons faire cela.
Faisons-nous des choix qui nous placent du côté des
vainqueurs, dont la victoire est assurée pour nous, ou du côté
des vaincus, dont la défaite est certaine ? De cette réponse
dépend notre destinée éternelle.
17 My Father Bertrand Russell, England: Thoemmes Press, 1997,
p. 45.