Le
1er siècle gréco-romain connaissait une augmentation
de philosophes en vogue qui, dans les forums publics, cherchaient
à influencer les personnes et les groupes
à la façon des prédicateurs des rues
daujourdhui.
Ces
philosophes étaient persuadés que les êtres
humains possédaient laptitude intérieure
à changer de vie (une forme de conversion). Au moyen
de discours publics et de conversations privées,
ils espéraient produire un changement chez leurs
élèves. Ils cherchaient à susciter
des doutes parmi leurs auditeurs sur leurs idées
et pratiques habituelles. De cette façon, les personnes
qui les écoutaient souvraient aux idées
nouvelles et au changement. Le but ultime était daccroître
la confiance en soi et le sens des valeurs morales.
On sattendait à ce que ces philosophes renommés
gagnent le droit de discourir après être parvenus
eux-mêmes a la liberté morale dans leur propre
vie. « Médecin, guéris-toi toi-même
» cette notion était bien connue dans
lAntiquité.
Ces
philosophes étaient également conscients de
la nécessité de varier leur message selon
les esprits rencontrés, ainsi que de la nécessité
de lintégrité de leur caractère
et du message quils enseignaient.
Cest
pourquoi il existait de nombreux parallèles entre
ces enseignants en vogue et luvre de Paul, qui
voyageait également et prêchait sur les places
publiques (Ac
17.17; 19.9, 10).
Il
existait néanmoins deux différences significatives
entre lapproche de Paul et celle de ces philosophies
a la mode. Premièrement, Paul ne se contentait pas
de prêcher sur les places publiques; il cherchait
également créer une communauté durable
ce qui exigeait une séparation davec
« le monde », ainsi que la formation
de liens émotionnels et un engagement profond vis-à-vis
du groupe.
Deuxièmement,
Paul enseignait que la conversion nétait pas
le fait dune décision intérieure, sous
leffet de sages paroles, mais luvre surnaturelle
de Dieu, opérée de lextérieur.
Voir Ga
4. 19; Jn 3.3-8; Ph 1.6. Lenseignement de Paul
était plus quune philosophie, cétait
la proclamation de la vérité et la révélation
de luvre puissante de Dieu pour le salut de
lhumanité.
Les
philosophes renommés avaient un côté
obscur: en effet, ils avaient trouvé un moyen facile
de gagner leur vie. Un grand nombre dentre eux étaient
des profiteurs, rien de plus. Certains exploitaient sexuellement
leurs élèves. Même sil existait
parmi eux des enseignants honnêtes, les orateurs itinérants
de lAntiquité étaient considérés
avec cynisme.
Pour
échapper à ce cynisme, Paul travaillait dur
de ses mains pour gagner sa vie. En plus de ses souffrances,
cétait la preuve quil croyait réellement
en ce quil prêchait et quil ne le faisait
pas pour un gain personnel. Pour de nombreuses raisons,
la vie de Paul était le sermon le plus puissant quil
ait jamais eu loccasion de faire.