Lisez Néhémie
13.23-25. Que se passe-t-il ici, et comment expliquer la réaction
de Néhémie face à cette situation ?
Puisque les enfants ne parlaient ni l'araméen (la langue parlée
durant l'exil), ni l'hébreu, ils ne pouvaient comprendre les
enseignements des Écritures. C'était un vrai problème,
car la connaissance de la révélation de Dieu risquait
ainsi d'être déformée ou même de disparaitre.
Les scribes et les prêtres expliquaient la Torah principalement
en araméen afin que la prédication soit claire pour le
peuple. Mais puisque les mères venaient d'Ammon, d'Ashdod, et
de Moab, et que c'était elles qui généralement
s'occupaient le plus des enfants, il n'est pas surprenant que les enfants
ne parlassent pas la langue de leur père. La langue que nous
parlons influence notre manière de penser les concepts, car
nous employons le vocabulaire de cette culture. La perte de la langue
biblique était synonyme de la perte de leur identité
particulière. Ainsi, pour Néhémie, il était
impensable que des familles perdent contact avec la Parole de Dieu
ainsi que leur lien avec le Dieu vivant, le Seigneur des Hébreux.
Les spécialistes de la Bible soulignent que Néhémie
a vraisemblablement humilié publiquement les personnes, comme
on pouvait le faire à l'époque pour châtier les
personnes. Quand il est dit que Néhémie leur a fait des
reproches et les a maudits, ne pensons pas que Néhémie
ait employé un langage ordurier et des jurons. Il a plutôt
prononcé sur eux les malédictions de l'alliance. Deutéronome
28 expose les malédictions qu'encouraient ceux qui brisaient
l'alliance. Il est très possible que Néhémie ait
choisi des mots de la Bible pour leur faire prendre conscience de leurs
mauvaises actions et des conséquences de leurs mauvais choix.
En outre, quand le texte dit que Néhémie en frapp[a]
quelques-uns [et] leur arrach[a] les cheveux (Ne
13.25), au lieu d'imaginer Néhémie en pleine crise
de rage et réagissant avec fureur, il nous faut noter que se
faire rouer de coups constituait une forme prescrite de châtiment
public. Ce type de comportement ne fut appliqué qu'à
" quelques-uns " d'entre eux, c'est-à-dire aux chefs
qui avaient causé ou encouragé ce comportement coupable.
Ces actes devaient servir de méthodes d'humiliation publique.
Néhémie voulait s'assurer que le peuple comprenait la
gravité des choix qui avaient été faits et les
conséquences qui s'ensuivraient.
Comment réagir quand nous voyons ce que nous croyons être
des infractions à l'église ?