La situation à Antioche était forcément
tendue : Paul et Pierre, deux dirigeants dans l'Eglise, étaient
en conflit ouvert. Et Paul ne se gêne pas pour demander des comptes
à Pierre pour son attitude.
Pour quelles raisons Paul confronte-t-il Pierre publiquement
(Ga
2.11-14) ?
Tel que Paul le voyait, le problème n'était pas tellement
que Pierre avait décidé de manger avec les visiteurs
venus de Jérusalem. Les anciennes traditions d'hospitalité
l'exigeaient. Le problème, c'était la vérité
de la bonne nouvelle. Autrement dit, ce n'était pas une simple
question de fraternité ou de pratiques en matière de
repas. Ce que Pierre avait fait compromettait réellement tout
le message de l'Evangile.
Lisez Galates
3.28 et Colossiens 3.11. En quoi la vérité présente
dans ces textes nous aide-t-elle à comprendre la réaction
musclée de Paul ?
Lors de leur rencontre à Jérusalem, Paul, Pierre et
les autres apôtres sont parvenus à la conclusion que les
Gentils pouvaient tous profiter des bénédictions en Christ
sans devoir d'abord se soumettre à la circoncision. L'action
de Pierre compromettait à présent cette harmonie. Là
où jadis les chrétiens d'origine juive et chrétienne
étaient unis dans une communion ouverte, à présent,
l'assemblée était divisée et se retrouvait face
à la perspective d'une Église divisée dans l'avenir.
De la perspective de Paul, le comportement de Pierre impliquait que
les chrétiens d'origine païenne étaient au mieux
des croyants de seconde zone, et il croyait que les actes de Pierre
obligeraient les païens à la conformité s'ils voulaient
bénéficier d'une pleine et entière communion.
Paul dit ainsi : " Si toi, qui es juif, tu vis à
la manière des non-Juifs et non la manière des Juifs,
comment peux-tu contraindre les non Juifs à adopter les coutumes
juives ? " (Ga 2.14). L'expression " adopter les
coutumes juives " pourrait se traduire de manière plus
adéquate par " judaïser ". Ce mot était
une expression courante qui signifiait " adopter un mode de
vie juif ". Ce sont les Gentils qui allaient à la synagogue
et qui prenaient part aux autres coutumes juives qui l'employaient.
C'est également la raison pour laquelle les adversaires de Paul
en Galatie, qu'il qualifie de faux frères, sont souvent appelés
" les judaïsants ".
Comme si les actes de pierre ne suffisaient pas, Barnabas s'est
retrouvé pris au piège lui-aussi, alors qu'il aurait
dû avoir plus de discernement. Quel exemple limpide de la force
de la " pression du groupe " Comment apprendre à
ne pas laisser influencer dans la mauvaise direction par ceux qui nous
entourent ?