L'idée d'une lutte, d'un conflit entre le bien et le mal, se
retrouve dans bien des cultures. L'idée a persisté au flux
des millénaires en s'exprimant souvent à travers des mythes.
Aujourd'hui, à cause de l'influence de la haute critique et du
rationalisme moderne, de nombreux chrétiens réfutent la
réalité d'un diable et de mauvais anges. On prétend
qu'il s'agit de symboles d'une culture primitive, imaginés pour
parler du mal présent naturellement chez les humains. De notre
point de vue d'adventistes, il est difficile d'imaginer comment on peut
donner du sens à la Bible sans croire en la réalité
du diable et de ses anges.
Mais tous les chrétiens ne sont pas tombés dans ce piège
qui nie la réalité de ce conflit cosmique entre les forces
surnaturelles du bien et du mal. Un spécialiste évangélique
du nom de Gregory Boyd, par exemple, a énormément écrit
sur la réalité de la bataille millénaire (mais pas
éternelle) entre Dieu et Satan. Dans l'introduction de son livre
God at war [Dieu en guerre], après avoir commenté plusieurs
passages de Daniel 10, Boyd écrit : " Du début
à la fin, la Bible présuppose que des êtres spirituels
existent entre l'humanité et Dieu, et que le comportement affecte
de manière significative l'existence humaine, pour le meilleur
ou pour le pire. En fait, c'est cette conception, que je vais chercher
à défendre dans le présent ouvrage, qui se trouve
au cur de la vision biblique du monde "7. Comme il a raison.
Citez d'autres
textes qui parlent de Satan et d'autres puissances démoniaques.
Que perd-on si on les interprète comme de simples symboles représentant
le côté sombre de l'humanité ?
Nicolas Machiavel, auteur florentin du seizième siècle,
a déclaré qu'il valait mieux pour un chef être craint
par ses sujets qu'être aimé par eux. Au contraire, Ellen
G. White a écrit : " Même après qu'il fut décidé
qu'il ne pourrait plus demeurer dans le ciel, la Sagesse infinie ne détruisit
pas Satan, parce que Dieu ne peut agréer qu'un service d'amour,
l'allégeance de ses créatures doit reposer sur la conviction
de sa justice et de sa bienveillance. Les habitants du ciel, et ceux des
autres mondes, n'étant pas prêts à comprendre la nature
et les conséquences du péché, n'auraient pas pu se
rendre compte de la justice et de la miséricorde de Dieu si Satan
avait été anéanti. Si celui-ci avait été
éliminé immédiatement, ils auraient servi Dieu par
peur plutôt que par amour. "8 Pourquoi Dieu veut-il qu'on le
serve par amour et non par peur ?
7. Gregory Boyd, God at war, Downer's Grove, Ill. InterVarsity
Press, 1997, p.11.
8. Ellen G. White, La tragédie des siècles, chap 29, éditions
IADPA, Doral Floride, 2012 p. 438.