VENDREDI 25 décembre, 2015

 

Il y a bien des années, un pasteur adventiste du septième jour du nom de W. D. Frazee a fait une prédication intitulée " Gagnants et perdants ". Il passait en revue la vie de différents personnages bibliques en examinant leur œuvre et leur ministère. Puis il posait la question pour chacun : Etait-ce un gagnant ou un perdant?

Il examina par exemple la vie de Jean-Baptiste, qui avait vécu une vie solitaire dans le désert. Au final, il eut certes un petit nombre de disciples, mais pas énormément non plus, et en tout cas, pas aussi nombreux que ceux de Jésus plus tard. Et bien sûr, Jean a vécu ses derniers jours dans une prison froide et humide, où il était parfois tourmenté par le doute, et on lui a finalement coupé la tête (Mt 14). Après avoir rappelé tous ces éléments, W. D. Frazee a demandé: " Jean était-il un gagnant ou un perdant ? ".

Et que dire de Jérémie le prophète ? En quoi sa vie a-t-elle été une réussite? Il a beaucoup souffert, et il n'a pas eu peur de gémir et de se plaindre à ce sujet non plus. À de rares exceptions, il semble que non seulement les prêtres, les prophètes, les rois, et le peuple en général n'aimaient pas ce qu'il avait à dire, mais qu'ils lui en voulaient aussi beaucoup. Il était même considéré comme un traître de son peuple. À la fin, la destruction et la ruine qu'il avait passé sa vie à prédire sont arrivées, car le peuple n'avait cessé de rejeter ses paroles. Ils l'ont jeté dans une citerne boueuse, en espérant qu'il finirait par y mourir. Mais il survécut pour voir son pays être emmené dans un terrible exil tandis que Jérusalem et le temple étaient détruits. D'un point de vue humain, on pourrait ainsi dire que peu de choses ont bien tourné pour Jérémie. Dans un sens, on pourrait même dire qu'il a eu une vie assez misérable.



À méditer

• Jérémie était-il un gagnant ou un perdant ? Justifiez votre réponse. Si vous dites que c'était un gagnant qu'est-ce que cela nous dit sur l'importance de ne pas juger la réalité d'après les standards du monde? Quels standards devons-nous employer si nous voulons tenter de comprendre ce qui est bien et mal, juste et injuste, ce qui est de l'ordre du succès et de l'échec?

En quoi la vie et le ministère de Jésus sont-ils préfigurés dans Jérémie? Quels sont les parallèles?

Plus tôt cette semaine, nous avons vu le problème qui consiste à croire que poursuivre son culte religieux sans aucun changement de cœur est une tromperie. Qu'est-ce que la véritable grâce, contrairement à sa version bon marché, sans valeur, et même mensongère, contre laquelle on nous met en garde ici ?