Parfois les discussions dans l'église semblent bloquées
sur l'apparente nécessité de choisir entre le social
ou l'évangile, sur l'humanitaire ou le témoignage, la
justice ou l'évangélisation. Mais quand nous comprenons
mieux chacun de ces concepts, et que nous observons le ministère
de Jésus, la distinction cesse, et nous prenons conscience que
prêcher l'évangile et uvrer en faveur d'autrui sont
étroitement liés.
Ellen White l'explique ainsi dans l'une de ses déclarations
les plus connues : " La méthode du Christ pour sauver les
âmes est la seule qui réussisse. Il se mêlait aux
hommes pour leur faire du bien, leur témoignant sa sympathie,
les soulageant et gagnant leur confiance. Puis il leur disait : "Suivez-moi.'
[...] Il faut secourir les pauvres, soigner les malades, réconforter
ceux qui sont dans la peine, instruire les ignorants et conseiller
ceux qui manquent d'expérience. Pleurons avec ceux qui pleurent
et réjouissons-nous avec ceux qui se réjouissent. "
Ellen G. White, Le ministère de la guérison, p. 118.
Comme nous l'avons vu, ces deux aspects du royaume, la justice et
l'évangélisation, sont intimement liés, non seulement
dans le ministère de Jésus, mais aussi dans le premier
mandat de Jésus à ses disciples : En chemin, proclamez
que le règne des cieux s'est approché. Guérissez
les malades, réveillez les morts, purifiez les lépreux,
chassez les démons. Vous avez reçu gratuitement, donnez
gratuitement (Mt 10.7,8). En bref, l'un des meilleurs moyens
d'atteindre les autres avec notre message, c'est de répondre
à leurs besoins.
Lisez 1
Pierre 2.12 et Philippiens 2.15. Que disent Pierre et Paul sur
la puissance de témoignage des bonnes uvres accomplies
par le peuple de Dieu ?
Quand on a cette compréhension plus large de la bonne nouvelle
de Dieu, l'évangélisation n'a aucun sens si l'on n'a
pas de passion pour les gens. Des passages comme 1
Jean 3.16-18 et Jacques 2.16 soulignent la contradiction qui consiste
à prêcher l'évangile sans le vivre. L'évangélisation,
c'est-à-dire le fait apporter la bonne nouvelle de l'espérance,
du salut, de la repentance, de la transformation, et de l'amour accueillant
de Dieu, est une expression de justice.
L'évangélisation et le désir de justice découlent
tous deux d'une reconnaissance de l'amour de Dieu pour les perdus,
pour les gens brisés et dans la souffrance, un amour qui grandit
aussi dans nos curs sous l'influence de Dieu dans nos vies. Nous
ne choisissons pas une action ou l'autre. Nous tavaillons plutôt
avec Dieu en travaillant avec les gens, en répondant à
leurs besoins réels, et en utilisant toutes les ressources que
Dieu nous a confiées.
Comment être sûr, toutefois, qu'en faisant de bonnes
uvres pour autrui, nous ne négligeons pas la bonne nouvelle
du salut ?