L'image du potier et de l'argile, en particulier telle qu'elle est
présentée dans Romains
9, soulève l'importante question de la manière dont
nous cherchons à comprendre les actions de Dieu. Le fait est,
bien entendu, que souvent nous ne cherchons pas à les comprendre.
Est-ce surprenant ? Lisez Esaïe
55.8. En tant qu'êtres humains, notre connaissance de ce qui
nous entoure, et en particulier des voies de Dieu, est forcément
très limitée.
Cette idée de la limitation de la connaissance humaine se révèle
dans ce que l'on a appelé le " paradoxe autoréférent
". Considérez cette phrase: " Le barbier de Séville
rase quiconque ne se rase pas tout seul ". Le barbier de Séville
se rase-t-il ? S'il se rase, il ne peut pas se raser, car il rase tous
ceux qui ne se rasent pas. Mais s'il ne se rase pas, alors il doit se
raser, pour la même raison : parce qu'il rase quiconque ne se rase
pas. La réponse forme un paradoxe insoluble qui révèle
les limites de la raison. Si la raison peut s'emmêler dans quelque
chose d'aussi banal que le fait de savoir qui le barbier de Séville
rase, à combien plus forte raison va-t-elle s'empêtrer dans
quelque chose d'aussi profond que la nature et la mesure des interactions
de Dieu avec le monde! Ce dont nous disposons en revanche, c'est de la
Croix, qui nous donne des raisons plus que suffisantes de lui faire confiance,
ainsi qu'à son amour, même lorsque ce qui arrive dans ce
monde n'a aucun sens pour nous.
"L'origine et la raison d'être du péché
sont pour bien des esprits un sujet de vive perplexité. Voyant
le mal et ses terribles conséquences, ils se demandent
comment tant de souffrances et de malignité peuvent se concilier
avec la souveraineté d'un être infini en puissance, en sagesse
et en amour. Incapables de pénétrer ce mystère,
ils cherchent l'explication dans de fausses interprétations et
dans des traditions humaines qui leur ferment les yeux sur des vérités
essentielles au salut, et clairement révélées dans
la Bible."