Dans les traductions des lettres de Paul, le mot loi apparaît
environ cent trente fois, et dans les Actes des apôtres, une
quinzaine de fois. Paul s'efforçait de faire en sorte que ses
auditeurs et ses lecteurs, quel qu'était leur environnement
culturel, comprennent que la loi avait plusieurs sens, en particulier
pour les Juifs. Les lois comme les Dix Commandements sont en vigueur
pour tous les peuples de toutes les époques. Mais il y avait
d'autres lois, dans l'Ancien Testament et dans la culture juive, que
Paul ne considérait pas comme en vigueur pour les chrétiens.
Dans ses écrits, l'apôtre a employé le mot loi
largement, en référence aux règles concernant
les cérémonies religieuses, les lois civiles, les lois
sur la santé, et les lois de purification. Il a écrit
sur le fait d'être " sous la loi " (Rm
3. 19), et " dégagés de la loi " (Rm 7. 6).
Il a décrit une " loi de péché
" (Rm 7.25), mais également une " loi [qui est]
sainte " (Rm 7. 12). Il a mentionné "
la loi de Moïse " (1 Co 9.9), mais également
la " loi de Dieu " (Rm 7.25). Pour des non-Juifs,
toutes ces expressions pouvaient sembler bien déroutantes, mais
pour le croyant juif ayant grandi dans la culture juive, le contexte
déterminait clairement de quelle loi il était question.
Lisez Romains
13.8-10 ; Romains 2.21-24; 1 Corinthiens 7.19; Ephésiens 4.25,
28; 5.3 ; 6.2.
En quoi ces versets nous aident-ils à comprendre que la
loi morale de Dieu, les Dix Commandements, n'a pas été
annulée à la croix?
Paul avait compris que les lois cérémonielles, qui
détaillaient la manière dont on s'approchait de Dieu
par la prêtrise, le sanctuaire hébreu, et les sacrifices
avaient cessé d'être valides après la crucifixion.
Elles avaient eu leur raison d'être en leur temps, mais n'étaient
plus nécessaires désormais (cette question allait devenir
particulièrement claire après la destruction du temple).
Avec la loi morale exprimée par les Dix Commandements, cependant,
le problème est différent. Dans ses lettres, Paul a cité
certains des Dix Commandements et fait allusion aux autres comme étant
des exigences éthiques universelles, pour tous les peuples,
Juifs comme Gentils. Ayant écrit pour s'opposer à la
pratique du péché, Paul n'aurait pu en aucune manière
minimiser cette loi-même qui définit ce qu'est le péché.
Cela n'aurait pas plus de sens que de dire à quelqu'un de ne
pas dépasser les limitations de vitesse tout en lui disant que
les panneaux de limitation de vitesse ne sont plus valides.