Ce texte (Pr
30.7-9) comporte la seule prière du livre des Proverbes.
Ce nest pas par hasard si cette requête suit immédiatement
laffirmation que Dieu est le grand Créateur (Pr
30.4) et la promesse de sa fidélité (Pr
30.5).
Lisez Proverbes
30.7-9.
Pourquoi quelquun poserait-il ces questions?
Avant de demander quoi que ce soit à Dieu, il est important
de sassurer que notre relation avec lui est solide. Si nous mentons,
alors nous faisons comme si Dieu, qui sait toutes choses, nexistait
même pas. Cest pourquoi la confession de notre péché
est une condition au pardon (1
Jn 1.9). On ne peut pas tromper Dieu. Il nous voit exactement tels
que nous sommes. Quand nous prions, cette posture dramatique de prostration
qui consiste à sallonger comme un mort dans la poussière
(Lm
3.29) révèle non seulement notre révérence
et notre humilité, mais démontre que nous avons conscience
de notre nudité devant lui.
Dans Proverbes
30.8, lauteur demande à Dieu de ne « donner
» ni la pauvreté ni les richesses. La première
fois que le verbe « donner » est employé dans la
Bible en lien avec les humains, il sagit du don divin de la nourriture
(Gn
1.29). Cest pourquoi dans de nombreuses cultures, la nourriture
est traditionnellement associée à la prière. Ce
besoin fondamental, qui nous rend si dépendants du Dieu de la
Création, place lexpérience de la prière
au cur de notre survie.
Les deux demandes nont pas pour objet léquilibre
du caractère humain. Elles convergent vers un objectif: la gloire
de Dieu. Si nous avons trop peu, nous avons tendance à voler
et à insulter. Si nous avons trop, nous ne ressentons pas notre
besoin de Dieu et pouvons même en arriver à nier son existence.
Il faut cependant remarquer que seule la dernière situation
peut nous couper de Dieu. La première nous maintient en contact
avec lui.
Le « Notre Père » contient la même
double préoccupation :
(1) "Donne-nous aujourdhui notre pain quotidien"
(Mt 6.11, Colombe) nous donne assez pour nos besoins et pas plus, et
(2) "Ne nous laisse pas entrer dans la tentation"
(Mt 6.13, Colombe) soccupe de nos besoins.
Pensez à combien nous dépendons de Dieu. En quoi
le fait de garder cela en permanence à lesprit nous aide-t-il
à grandir dans la foi ? Quels dangers surviennent lorsque nous
oublions cette dépendance ?