Selon les données de l'Organisation Mondiale de la Santé,
la maladie la plus courante dans le monde, qui touche plus de trois
cents millions de personnes chaque année, ne présente
pas toujours de symptômes visibles évidents. La dépression
est la principale cause d'invalidité dans le monde et contribue
largement au taux mondial de morbidité.
Malheureusement, il arrive souvent que la dépression ne soit
pas évoquée dans le christianisme parce qu'elle peut
être considérée comme le signe d'un manque de foi.
Après tout, les chrétiens ne sont-ils pas toujours censés
être remplis de joie, de bonheur, entre autres ? La dépression
n'est-elle donc pas un signe que quelque chose ne va pas dans notre
relation avec Dieu ?
La plupart des gens savent que ce n'est pas vrai. Même les
chrétiens, les chrétiens fidèles, peuvent parfois
être confrontés à une dépression, surtout
après un évènement traumatisant, et ce n'est pas
un signe de manque de foi ou de confiance en Dieu. Là encore,
on peut lire les Psaumes et voir la douleur, la souffrance et l'angoisse
que le peuple fidèle de Dieu a endurées.
Parfois, une dépression s'empare de nous lentement et tranquillement,
et nous ne la reconnaissons que lorsqu'elle resserre son emprise. Parfois,
elle frappe rapidement, après un évènement émotionnel
ou physique particulièrement épuisant. Par exemple, le
fidèle prophète Élie a été complètement
épuisé, émotionnellement et physiquement, après
les évènements du mont Carmel.
Dans 1
Rois 18, Élie vient de voir le miracle du feu de Dieu
descendre du ciel. En réponse à sa prière, il
a vu la pluie venir et mettre fin à une sècheresse de
trois ans. Pourquoi Élie réagit-il à la menace
de Jézabel en s'enfuyant ? Lisez 1
Rois 19:1-5.
Élie a passé vingt-quatre heures très éprouvantes.
Cette expérience, associée à un réveil
brutal et à une menace de mort, sert de déclencheur à
la dépression d'Élie.
De plus, Élie était là lorsque les prophètes
de Baal, environ 850, ont été massacrés, peut-être
même certains d'entre eux de sa propre main (1
Rois 18:40). Un tel évènement, même pour une
juste cause, peut facilement provoquer un stress traumatique chez ceux
qui regardent ou, pire encore, qui participent.
Alors Élie se met à courir, essayant de s'enfuir. Parfois,
nous nous précipitons vers le réfrigérateur et
essayons de manger quelque chose, et nous sommes à nouveau heureux.
Parfois, nous essayons d'évacuer notre épuisement émotionnel.
Parfois, nous cherchons une nouvelle relation, un emploi ou un nouveau
lieu dans notre quête pour s'enfuir. Et parfois, nous nous enterrons
dans plus de travail et de rendez-vous, alors que nous essayons de
fuir davantage ce qui est sans nom et qui nous prive de notre joie
et de notre repos. Et bien sûr, beaucoup de gens utilisent des
" médicaments " de tout genre, tout cela pour tenter
d'atténuer la douleur. Mais en fin de compte, ces médicaments
ne font que masquer les symptômes ; ils ne résolvent pas
le problème, et souvent ils ne font que l'aggraver.