Jon Paulien
Dans
les années 1940, lauteur irlandais Samuel Beckett, prix
Nobel, a écrit une pièce de théâtre, Waiting
for Godot (En attendant Godot), mettant en scène deux hommes
malheureux et sans domicile fixe qui attendaient au bord de la route
- quelquun appelé Godot. Celui-ci devait les sauver dune
vie absurde et pathétique. «
Il sappelle Godot? » demanda Estragon. «Je
crois, oui », répondit Vladimir. Tandis
quils attendaient, nourris par lespoir ténu que Godot
viendrait, une procession dêtres souffrants, aux pas raides
et marchant de travers, claudiquant et boitillant, martelèrent
le sol en passant près deux. Lassés non pas tant
à cause de toute cette souffrance, mais à cause de son
inutilité, ils cherchèrent à se changer les idées
en faisant du bien, comme par exemple en relevant un aveugle qui avait
trébuché. "Allez
viens! Mettons-nous au travail! dit Vladimir. En un instant, ils auront
tous disparus et on se retrouvera seuls encore une fois au milieu du
néant! Mais tandis quil sapprochait, il tomba et
ne put se relever. Malgré
de nouvelles promesses sur la venue de Godot, la vie leur parut si misérable
quils décidèrent de se pendre. Nayant pas
de corde, Estragon sempara de celle qui tenait son pantalon. Celui-ci
lui tomba sur les chevilles. Pour éprouver la solidité
de la corde, les deux hommes tirèrent; elle se cassa, les faisant
presque tomber. Ils décidèrent de chercher une autre corde
et dessayer à nouveau plus tard. «
Nous nous pendrons demain, dit Vladimir. A moins que Godot narrive.»
«Et
sil vient?» demanda Estragon. «Nous
serons sauvés.» Ce
mystérieux Godot narriva jamais, ce qui signifie quils
ne furent pas sauvés. Mais bien sûr, ils ne risquaient
pas de lêtre. Le but de Beckett, dans cette pièce,
était de montrer combien la vie était absurde et désespérante.
Quelle
contraste avec la façon denvisager la vie telle que la
présente la Bible! En particulier, quel contraste avec la façon
denvisager la vie telle quelle est présentée
dans les leçons de ce questionnaire, qui porte sur les deux lettres
de Paul aux Thessaloniciens! Comme
les deux personnages de Beckett, les Thessaloniciens étaient
aux prises avec des stress, des tensions, des luttes et même une
véritable persécution. En dautres termes, ils traversaient
parfois, comme nous, des moments difficiles. Comme il aurait été
facile pour eux et tout à fait compréhensible
de tomber dans le même sentiment de futilité, dans le nihilisme
et le pessimisme exprimé par Beckert dans sa pièce! Au
contraire, les Thessaloniciens possédaient une espérance
certaine, fondée sur luvre du Christ en leur faveur,
une espérance annonçant la plus grande des promesses
son retour (retour, en outre, dont Beckett se moquait). Même
si Paul avait réprimandé les Thesaloniciens, même
sil y avait dans lEglise des problèmes théologiques
et de comportement et (cela vous dit-il quelque chose?), cest
à eux, comme à nous, que Paul a écrit certaines
des paroles les plus incroyables, les plus édifiantes et les
plus chargées despérance de toute linspiration
biblique. "
Car
le Seigneur lui-même, avec un cri de commandement, avec la voix
dun archange, avec le son de la trompette de Dieu, descendra du
ciel, et ceux qui sont morts dans le Christ se relèveront dabord.
Ensuite, nous, les vivants qui restons, nous serons enlevés ensemble
avec eux, dans les nuées, à la rencontre du Seigneur,
dans les airs; et ainsi nous serons toujours avec le Seigneur. Encouragez-vous
donc les uns les autres par ces paroles." (1 Th 4.16-18). On
ne peut trouver plus grande espérance ni plus grande gloire,
nest-ce pas? Ce trimestre, les lettres de Paul aux Thessaloniciens nous donneront un aperçu de la vie dune Eglise chrétienne primitive une Eglise urbaine ainsi que sur certains des combats et des défis quelle devait affronter, y compris des difficultés dues au fait que le Christ nétait pas encore revenu! Même si leurs circonstances étaient tout à fait différentes des nôtres, il est intéressant de constater que les principes suggérés par les paroles de Paul aux The saloniciens traitaient bien souvent de problèmes et de défis que nous affrontons également, alors que nous attendons non pas un mystérieux Godot mais le Seigneur Jésus, dont la mort sur la croix, à sa première venue, nous donne la certitude de son retour en gloire. Jon Paulien est doyen à lÉcole de religion de lUniversité de Loma Linda, Californie.
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