FAMILLES TERRESTRES ET FAMILLE SPIRITUELLE

A la question du docteur de la loi qui lui demandait quel était le plus grand des commandements, Jésus a répondu: « Tu aimeras le Seigneur, ton Dieu, de tout ton cœur, de toute ton âme et de toute ton intelligence. C’est là le grand commandement, le premier. Un second cependant lui est semblable : Tu aimeras ton prochain comme toi-même. »(Mt 22.37-39)

II est certain que Dieu se soucie de la qualité de nos relations. Aimer son prochain n'aurait pas été, sinon, le plus grand des commandements, après celui d’aimer Dieu. Jésus n’a pas associé ces deux commandements par hasard: c’est en aimant les autres qu’on exprime son amour pour Dieu.

Dieu a créé les hommes en les dotant de traits de caractère uniques à chacun. Mais il a également fait d’eux des êtres sociaux, des êtres en relation les uns avec les autres. Or ces échanges ne sont nulles parts aussi importantes, aussi chargés de conséquences temporelles et éternelles qu’au sein de la famille. C’est là que se décide, pour le bien ou pour le mal une grande part de la personnalité de chacun.

S’il est essentiel de vivre chez soi en chrétien, c’est souvent un défi plus difficile à relever qu’en public, où il est plus aisé d’afficher un comportement de façade. Chez soi, on fait généralement tomber le masque. Il est beaucoup plus facile de tromper des personnes extérieures que de tromper ceux avec qui on partage la même table, les mêmes pièces, le même lit, jour après jour, année après année. Si l’on parvient à se comporter en chrétien à la maison, il en sera de même partout ailleurs.

Dieu a destiné la famille à être le lieu ou l’on expérimente des relations intimes avec les autres et où l’on se prépare à la plus grande intimité de toutes: la relation avec Dieu. C’est au sein de la famille qu’enfants et adultes font l’expérience d’une relation chaleureuse reflétant le Créateur et les encourageant à devenir des disciples aimants. Cependant, certaines personnes, à la suite d’un semblant d’amour ou d’un climat d’indifférence, quittent leur foyer avec des problèmes émotionnels et spirituels qu’il est souvent difficile de faire disparaitre.

Tout comme le foyer est le lieu potentiel de tous les bienfaits, il peut aussi être le lieu potentiel de tous les maux. Il n’est pas surprenant que la Bible parle tant de la vie de famille! Beaucoup de choses en dépendent.

La famille chrétienne doit relever le défi qui consiste à vivre et à établir des relations en harmonie avec la volonté de Dieu, même si ses membres sont conscients de leurs manquements (Rm 3.23). C’est pourquoi le chrétien véritable, avant toute chose, se saisit par la foi de la vie sans péché du Christ, proclamant cette vie comme sienne — fondement sur lequel il construit une relation avec Dieu lui permettant d’approfondir ses propres échanges avec sa famille (Ep 5.2).

La bonne nouvelle selon laquelle Dieu nous connait parfaitement est l’un des aspects merveilleux de la foi. Dieu compatit à nos faiblesses, il est rempli de miséricorde et de patience. Sachant cela et faisant l’expérience de son amour pour nous malgré nos fautes, nous agissons de même envers les autres, notamment envers les membres de notre famille. Par les relations familiales, Dieu désire manifester son amour au monde. Quand les membres d’une même Famille apprennent à vivre ensemble, en harmonie avec la Parole de Dieu, la grâce divine se répand sur tous ceux qu’ils touchent, les attirant à Jésus.

Le sabbat et le mariage — ainsi que la famille — sont deux institutions qui ont leur origine en Eden. Œuvre des mains du Créateur, elles sont indissociables et destinées à glorifier Dieu et à bénir l’humanité. Quand les créationnistes ont relevé l’appel de l’Apocalypse à adorer le Créateur de toutes choses (voir Ap 14.7), les adventistes du septième jour ont exalté le sabbat, rappelant au monde quel était le jour de repos du Créateur. Le mariage et la famille, à leur façon évoquent aussi la création: le créateur miséricordieux a préparé sur terre un lieu de repos pour l’humanité, un havre où la puissance de l’amour désintéressé fait naitre l’unité dans la diversité et où une promesse est une promesse, un engagement un engagement. Ce lieu de repos, ce havre, c’est le foyer. Cependant, l’étude de ce trimestre a été rédigée en admettant tristement que pour beaucoup, ce havre n’est pas ce qu’il devrait être. Nous espérons pourtant que l’étude de la Parole aidera foyers et Familles à répondre a l’attente de Dieu. Et si, à la fin du trimestre, un seul foyer est devenu plus chaleureux, plus solide en Christ, ses membres plus généreux les uns avec les autres, nos efforts en auront valu la peine.

Ron et Karen Flowers, auteurs du questionnaire de ce trimestre, travaillent depuis 1980 au département du ministère de la Famille à la Conférence générale. Tous deux ont enseigné et écrit sur le thème de la famille depuis de nombreuses années. Ils ont deux grands enfants.